Un poste de chargé.e de mission recherche en CDI au sein du Mouvement Associatif Hauts-de-France se libère au 9 avril. Une bonne connaissance du secteur associatif mais aussi du milieu académique régional est attendue. Cette offre d’emploi pourra susciter l’intérêt de candidat.es niveau master mais aussi doctorat en science politique, sociologie, histoire ou géographie. Les candidatures sont attendues pour le 31 mars et vous trouverez les détails de la fiche de poste en pièce jointe.
Camille Mortelette Chargée de mission Recherche et développement – Le Mouvement Associatif Hauts-de-France 07 83 00 09 88
The Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) is an independent international institute whose core mission is to undertake research and activities on security, conflict and peace. Established in 1966, SIPRI provides data, analysis and recommendations, based on open sources, to policymakers, researchers, media and the interested public. SIPRI provides excellent opportunities for scientific and personal development.
An internship at SIPRI provides an opportunity to learn about the institute’s work.
Interns from around the world are given the chance to assist in SIPRI’s research, under supervision, within its various research programmes. They may also have the opportunity to conduct some of their own research during their internship.
Until further notice, due to the coronavirus pandemic (COVID-19), SIPRI is only able to offer virtual internships, without the possibility of being physically present at SIPRI.
Internship positions are normally offered for periods of a few months during the academic year. Positions are granted on the basis of the applicant’s academic background and university study programme, as well as the relevance of the applicant’s research to SIPRI’s current research programmes.
How to apply
Applications for internships at SIPRI should be submitted via the “Apply” button at the bottom of this page. Applications will only be accepted in this way.
In the application form, the applicant will be asked to indicate in which of SIPRI’s research programmes he or she would be most interested in.
The application should also include information about academic background, current study programme, the period of time that she/he would like to spend with SIPRI, and a complete CV.
Contact person
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Descriptif du poste Le Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique, unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Picardie J. Verne, recrute un ingénieur en contrat CDD de 5 mois pour contribuer à une enquête par entretiens et à son exploitation. Le poste est à pourvoir au 1er janvier 2021. Une partie du travail sera à réaliser dans la région de Poitiers. Contexte La personne recrutée participera au projet Générations, conduit par Bertrand Geay avec le soutien du Ministère de la Culture et qui porte sur la socialisation culturelle et morale des enfants, en prenant appui sur deux études longitudinales en cascade autour de l’âge-pivot de 10 ans. Profil Etre titulaire d’un master de sciences sociales. Mission La personne recrutée travaillera sous la responsabilité scientifique de Bertrand Geay. Les travaux à réaliser seront de trois types :
17 entretiens semi-directifs auprès d’adultes âgés de trente ans et déjà rencontrés lorsqu’ils avaient 10 ans.
Transcription de 20 entretiens semi-directifs.
Rédaction de fiches synthétiques sur les 20 entretiens. Compétences souhaitées -Maîtrise de la technique de l’entretien semi-directif. -Connaissances en sociologie de l’enfance, de la jeunesse et de la socialisation. ‐Autonomie, rigueur, esprit critique. -Esprit de synthèse. ‐Connaissance courante du français (lu, écrit et parlé). -Aptitude au travail en équipe. Rémunération Salaire : 2071,22 € brut par mois (net autour de 1600 €). Date limite de dépôt des candidatures 15 novembre 2020. Contact Envoyer votre candidature (cv et lettre de motivation) par courriel à Bertrand Geay (bertrand.geay@upicardie.fr).
Descriptif du poste Le Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique, unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Picardie J. Verne, recrute un ingénieur en contrat CDD de 5 mois pour contribuer à une enquête par entretiens et à son exploitation. Le poste est à pourvoir au 1er janvier 2021. Une partie du travail sera à réaliser dans la région de Poitiers. Contexte La personne recrutée participera au projet Générations, conduit par Bertrand Geay avec le soutien du Ministère de la Culture et qui porte sur la socialisation culturelle et morale des enfants, en prenant appui sur deux études longitudinales en cascade autour de l’âge-pivot de 10 ans. Profil Etre titulaire d’un master de sciences sociales. Mission La personne recrutée travaillera sous la responsabilité scientifique de Bertrand Geay. Les travaux à réaliser seront de trois types :
17 entretiens semi-directifs auprès d’adultes âgés de trente ans et déjà rencontrés lorsqu’ils avaient 10 ans.
Transcription de 20 entretiens semi-directifs.
Rédaction de fiches synthétiques sur les 20 entretiens. Compétences souhaitées -Maîtrise de la technique de l’entretien semi-directif. -Connaissances en sociologie de l’enfance, de la jeunesse et de la socialisation. ‐Autonomie, rigueur, esprit critique. -Esprit de synthèse. ‐Connaissance courante du français (lu, écrit et parlé). -Aptitude au travail en équipe. Rémunération Salaire : 2071,22 € brut par mois (net autour de 1600 €). Date limite de dépôt des candidatures 15 novembre 2020. Contact Envoyer votre candidature (cv et lettre de motivation) par courriel à Bertrand Geay (bertrand.geay@upicardie.fr).
Ci-dessous une offre d’emploi d’enquêteur/trice au Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Cancers d’Origine Professionnelle dans le Vaucluse (GISCOP 84), désormais disponible sur Calenda : https://calenda.org/809182.
Il s’agit de deux postes, très “ouverts”. Donc, si votre profil correspond, n’hésitez pas à candidater !
Par l’intermédiaire de la direction régionale des bourses étrangères canadienne, le secrétariat d’état à l’étude et à la recherche de l’Université Laval lance un appel à la candidature pour 500 bourses d’études canadiennes au titre de l’année académique 2020-2021. Ces bourses sont destinées aux ressortissant-es des pays de la catégorie A (pays industrialisés européens, et extra-européens) et ceux des pays de la catégorie B (pays en développement, du tiers monde et extra -européens) ; elles doivent leur permettre de poursuivre leurs études, de parfaire leurs connaissances pour les travaux de recherches dans les domaines auxquels l’Université Laval accorde une attention particulière.
SPÉCIFICITÉ DE LA BOURSE:
– L’Université Laval entend faciliter l’immigration aux personnes désireuses de poursuivre leurs études et d’obtenir des diplômes d’état canadiens.
– Les candidat-es retenu-ss au terme de la sélection de candidatures seront inséré-es, outre leurs études, dans les secteurs sensibles de la vie économique et sociale du Canada : santé, droit, diplomatie, communication, finance, énergie, industrie, transport, agriculture… Cette option de l’Université Laval vise à donner une aptitude professionnelle aux boursier-es pour pouvoir travailler s’ils le désirent au Canada à la fin de leur formation.
DURÉE DE LA BOURSE : Les bourses couvrent la période d’un cycle de formation ou 6 semestres, voire plus.
FRAIS DE VOYAGE : Les billets d’avion aller-retour (Provenance – Canada/ Québec), sont pris en charge par la direction régionale des bourses étrangères canadienne.
Conditions préalables à la candidature : en règle générale, les candidat-es aux bourses étrangères canadiennes doivent :
– Avoir au maximum 18 ans à 55 ans ;
– Comprendre et parler correctement l’une des langues d’enseignement au Canada (Anglais, Français, Espagnol, Allemand, Italien) ;
– Avoir un diplôme équivalent au brevet d’étude de premier cycle d’enseignement, au baccalauréat ou au brevet d’aptitude professionnelle des pays de l’Union européenne.
PROCÉDURE DE SÉLECTION :
– Veuillez faire votre demande de bourse en voyant par email votre nom, prénom, pays, ville , adresse, niveau d’étude et numéro de téléphone en réclamant le formulaire d’inscription à remplir ; à envoyer à l’adresse email de notre secrétariat : universitelavalcanada71@gmail.com
NB : Vous pouvez partager ce message avec vos amis étudiants ou étudiantes qui ont des difficultés pour poursuivre leurs études à cause des moyens financier. Bonne Chance.
Envoyé en premier lieu à l’ensemble des étudiants du département de Sciences sociales à partir du 8 avril, le lien vers l’enquête en ligne est resté actif un mois, avec une relance à mi-parcours. Il a été transmis aux mêmes périodes, par l’intermédiaire de collègues, aux étudiants des autres départements de philosophie, sciences de l’éducation et psychologie composant l’UFR SHSP, et plus marginalement aux étudiants d’autres UFR (lettres, arts, droit, sciences, notamment). À la date de clôture de la phase de collecte, on dénombrait 671 répondants. L’échantillon est substantiel mais ne saurait être tenu pour représentatif : compte tenu des choix et modes de passation, certaines composantes sont fortement surreprésentées par rapport à la composition des étudiants de l’UPJV, comme les sciences sociales [1] (27%), la psychologie (31%) et les sciences de l’éducation (12%) (graphique 1). Ce biais d’échantillonnage est lié tout d’abord aux choix et modes de diffusion : listes officielles constituées sur moodle et relances directes par les enseignants pour la mention sciences sociales (tous niveaux d’études confondus) et pour la mention sciences de l’éducation en L1 dans laquelle les enseignants sociologues, ethnologues ou démographes interviennent (enseignements de portail L1), alors que seuls certains enseignants ont été sollicités et ont collaboré à l’enquête dans d’autres composantes, sur la base de réseaux d’interconnaissance entre enseignants. Ce choix a été délibéré, pour faciliter la passation et ne relève en aucun cas d’une logique de mise à l’écart de certaines disciplines ou organisations de l’UPJV. Il se peut également que le lien ait été diffusé par les étudiants eux-mêmes, via leurs réseaux sociaux.
Graphique 1. Composante ou UFR d’inscription des répondants
L’inégale familiarité des étudiants vis-à-vis des enquêtes par questionnaire peut également expliquer ces différences d’effectifs de répondants : par exemple, les étudiants de sciences sociales (ou de psychologie) sont très familiers de ce format et ont pu y trouver un intérêt pédagogique plus évident que ceux d’autres départements.
En revanche, aucune explication simple, complétant celle de la féminisation des filières en sciences humaines (environ 70% à l’échelle nationale[2]), ne permet d’interpréter, à ce stade de l’analyse, l’énorme surreprésentation des femmes : elles représentent 82% de l’échantillon.
Autre biais caractéristique de ce type d’enquête réalisée par des enseignants en direction des étudiants, pour laquelle la participation est fondée sur la base du volontariat : il est plus que probable que ceux qui ont répondu sont ceux qui sont le plus en prise avec l’institution ; ceux qui ont pu et su maintenir leur implication dans les études. L’enquête laisse donc dans l’ombre les étudiants les plus désaffiliés.
En termes de niveau d’inscription (graphique 2), les étudiants de licence – presque tous en formation initiale – représentent 78 % de l’échantillon, les licence 1 constituant à eux seuls un tiers des répondants.
Graphique 2. Niveau d’inscription des répondants
Certes, ce premier cycle de formation présente les effectifs les plus importants. Néanmoins, que les étudiants de licence aient répondu si nombreux est une satisfaction, puisqu’ils sont souvent considérés comme ayant le lien le plus fragile à l’institution universitaire. A défaut d’être représentative des étudiants de l’UPJV dans leur ensemble, la population étudiée est suffisamment variée pour permettre de saisir nombre d’enjeux relatifs au confinement et à l’enseignement à distance. Le constat général, détaillé dans cette synthèse, est le fort contraste entre les situations moyennes ou très fréquentes et celles de marges, numériquement plus ou moins importantes, qu’il ne faut pas exclure de l’analyse. A titre d’illustration : si l’essentiel des étudiants de l’UPJV est globalement bien équipé d’un point de vue informatique et a un accès convenable voire bon à internet, quelques-uns travaillent exclusivement sur leur téléphone portable et n’ont qu’un accès intermittent à internet. Nous y reviendrons.
Les variables sur les origines sociales (profession du père et de la mère) sont imparfaitement renseignées : l’information sur la profession du père est manquante pour un quart des cas, cette proportion étant de 17% pour la profession de la mère.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, brossons un très schématique portrait de la population des étudiants ayant répondu au questionnaire : retenons que ces étudiants sont pour l’essentiel des étudiantes. L’étudiante médiane a 20 ans. Elle a un frère ou une sœur. Un quart en a deux ou plus, le maximum s’établissant à 12. Cette étudiante est boursière dans un peu moins de deux cas sur 3 (408 étudiants, soit 61% des répondants ont une bourse sur critères sociaux).
Le recrutement social des répondants est plus populaire que celui de l’ensemble des universités françaises. La proportion de pères membres des classes moyennes et supérieures (26% de cadres et 18,9% de professions intermédiaires) est inférieure à la moyenne nationale (respt. 34,1% et 14,4%[3]). À l’inverse, on constate une sur-représentation des enfants issus de catégories populaires : 12% ont un père employé et 31% un père ouvrier, contre 15,6 % et 11,7% pour l’ensemble des étudiants inscrits dans une université française (tableau 1).
Tableau 1. Origines sociales des étudiants de l’UPJV (en % des PCS déclarée[4])
Professions et catégories sociales
PCS du père
PCS de la mère
Agriculteur exploitant
2,40%
0,40%
Artisan commerçant, chef d’entreprise
9,50%
4,40%
Cadre et professions intellectuelles supérieures
26%
13,70%
Profession intermédiaire
18,90%
18,60%
Employé
12%
43,30%
Ouvrier
31%
9,50%
Inactif (au foyer, invalidité etc.)
0,20%
10,10%
Total
100
100
L’origine sociale des répondants varie cependant selon qu’on la mesure par la profession du père ou de la mère. Les mères des enquêtés sont plus souvent inactives (au sens de l’Insee) et exercent des métiers peu qualifiés : 52,8% sont employées ou ouvrières.
L’importante proportion de boursiers laisse par ailleurs supposer une surreprésentation des étudiants d’origine populaire parmi ceux qui n’ont pas renseigné la profession des parents, renforçant le constat d’une forte ouverture de l’UPJV aux étudiants issus des catégories sociales les moins bien dotées économiquement.
Enfin, 23 % travaillent à côté de leurs études. Plus de la moitié de ces étudiants salariés n’a pas pu assurer son emploi pendant le confinement mais certains ont fait davantage d’heures que d’habitude. Nous y revenons en détail dans la dernière partie de cette synthèse.
[1] On remarquera par ailleurs que les échelles administratives retenues pour opérer les regroupements dans le graphique 1, sont variables et vont de la composante à l’UFR. Une remarque sur le croisement avec certaines variables, comme la composante d’inscription : il n’est pas possible eu égard à la composition et aux effectifs de la population d’étude. Ce n’était d’ailleurs pas souhaité par les concepteurs de l’enquête, qui ne participent en aucun cas à un audit sur les performances différentielles des différents UFR en matière de continuité pédagogique.
Cette année encore, la section 19 du CNU a qualifié plus de 200 candidates et candidats de très haut niveau aux fonctions de maître·sse de conférences. Une minorité aura un poste statutaire dans l’enseignement supérieur et la recherche. Pourtant, on sait qu’il manque au moins 230 postes en sociologie et démographie pour que nos formations puissent proposer aux étudiant·es un encadrement assuré par des équipes stables qui ne soient pas minées par la précarité et le sous-effectif. Les dossiers que nous avons examinés témoignent de la prégnance du travail précaire dans nos universités et de la précarisation des trajectoires professionnelles : empilement des années de post-doctorat, prolifération de contrats d’enseignement à durée déterminée impliquant des centaines d’heures d’enseignement sans possibilité de valoriser la thèse, omniprésence des heures de vacation – dont le niveau de rémunération est passé en-dessous du SMIC et qui sont souvent payées avec beaucoup de retard. Il ne fait aucun doute que la multiplication des contrats précaires prévue dans les rapports préparatoires à la LPPR aggravera encore cet état de fait. Dans ce contexte, la réforme des retraites, qui indexe le niveau des pensions à l’ensemble de la carrière, conduira des générations entières déjà précarisées au cours de leur vie active à une situation de pauvreté.
Les membres de la 19e section du CNU sont fermement opposé·es aux orientations portées par les trois rapports préparatoires au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), conçus sans prise en compte des avis pourtant clairement exprimés de la communauté scientifique. S’ils partent de constats déjà établis par les chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es (faible niveau de rémunération par rapport à la moyenne européenne, insuffisance du nombre de postes, effets pervers du mode de financement par projet, insuffisance de l’effort national consenti à la recherche, etc.), ces rapports proposent des réponses totalement désajustées et inacceptables.
Une précarisation croissante des personnels de l’ESR
Création de nouveaux contrats précaires, accès de plus en plus tardif et de plus en plus difficile à un emploi pérenne, remise en cause de la référence aux 192 HTD, modulation de service obligatoire, fin du paiement des heures complémentaires… si elles sont mises en œuvre, les préconisations formulées dans ces rapports ne feront qu’accentuer une dégradation des conditions de vie et de travail, éprouvée depuis déjà plusieurs années dans les universités et les équipes de recherche et redoublée par le démantèlement concomitant de l’assurance-chômage, de la sécurité sociale et des services publics. Les efforts annoncés de revalorisation des rémunérations, quand bien même ils seraient effectifs, ne répondent pas aux besoins criants de postes statutaires nombreux.
Une atteinte aux libertés académiques
Les réformes annoncées porteront également gravement atteinte à des libertés académiques fondamentales – notamment la détermination scientifique des agendas de recherche, l’évaluation nationale et par les pairs des productions de la recherche et de l’avancement. Au prétexte qu’elle entraverait les politiques scientifiques des universités, l’actuelle procédure de qualification est ainsi remise en question par la multiplication des voies de contournement des concours. Mise en œuvre par une majorité de pairs élu·es dont le mandat est renouvelé tous les quatre ans, elle garantit un haut niveau de compétences scientifiques et pédagogiques ainsi qu’une égalité de traitement de tou·tes les collègues, quels que soient leur établissement et leur laboratoire.
Les rapports préparatoires à la LPPR préconisent enfin une intensification sans précédent de l’encadrement politique de la recherche, concentrant les moyens sur des sujets jugés prioritaires par le gouvernement du moment.
Et toujours plus de financement sur projet
Enfin, ces rapports entretiennent une vision de la recherche mise en œuvre depuis plus de 20 ans et dont les acteurs de l’ESR ont pu mesurer les effets délétères par exemple en Grande-Bretagne, en Suisse ou encore en Espagne : standardisation et morcellement inutile des publications, plagiat, sélection des objets, des résultats et des méthodologies de recherche permettant d’accéder aux revues académiques les mieux indexées, assèchement de certains domaines de recherche, diminution du temps consacré à la recherche au bénéfice de celui consacré à l’ingénierie et au management de la recherche, renforcement des inégalités entre hommes et femmes, augmentation exponentielle de la souffrance au travail… Les textes proposent pourtant de renforcer la logique de financement sur projet en concentrant les moyens sur des institutions dont le fonctionnement échappe à la communauté universitaire (renforcement de la place de l’ANR dans la gestion de l’ensemble des appels à projet nationaux, repérage d’universités à recherche intensive, création de bonus performance). Cette logique serait même étendue à la structuration des équipes de recherche avec la création de « CDI de projet » de 6 ans maximum et l’extension de dispositions d’exception engendrant des collectifs de recherche de plus en plus précarisés (tenure tracks et chaires d’excellence junior/senior) et contournant les concours de recrutements nationaux (assurés par des instances collégiales, donnant lieu à des emplois stables et indépendants).
Très loin de faire de l’ESR français un monde professionnel attractif nationalement et internationalement, l’ensemble de ces dispositions est une invitation pour nos jeunes collègues à le quitter. Nous ne pouvons nous y résigner. C’est pourquoi nous rejoignons la mobilisation croissante dans l’ESR et appelons l’ensemble des collègues à faire de même.
Nous exigeons :
le retrait du projet de loi sur les retraites ;
l’abandon des mesures législatives et réglementaires mettant en œuvre les préconisations des rapports préparatoires à la LPPR ;
que soient pris en compte les positions et projets défendus par nos instances représentatives et nos associations professionnelles (CP-CNU, CPCN, AFS, ASES) ;
la réaffectation des six milliards annuels du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique ;
l’augmentation significative des dotations annuelles des unités de recherche, plutôt qu’un système uniquement ou d’abord fondé sur des appels à projets concurrentiels ;
la création de postes statutaires et la revalorisation des métiers et des carrières de tous les personnels de l’ESR.
Nous suspendons également l’envoi de membres de notre section dans les comités d’évaluation de l’HCERES et soutenons les collègues démissionnaires dans cette instance appelée à devenir centrale dans la mise en application des préconisations des rapports.
Nous signons, en tant que section 19, la lettre annonçant la démission collective des comités d’expert·es mandaté·es par l’HCERES et la rétention des rapports pour les visites déjà effectuées, qui a été élaborée dans le cadre de la Coordination nationale des facs et labos en lutte.
Depuis le 5 décembre, le mouvement social contre le projet de réforme des retraites a pris une ampleur inédite. Ni les vacances de fin d’année, ni l’enfumage du vrai faux retrait de l’âge pivot n’ont eu raison d’un mouvement qui s’est relancé dans d’autres secteurs. Les avocats jettent leurs robes et manifestent, les raffineries ne produisent plus une goutte de carburant, et les grèves se multiplient partout : dans les ports, les docks, l’éducation, les banques ou encore la culture. A l’heure où la jeunesse montre des signes de frémissement dans les grandes villes, le soutien de la population aux grévistes est constant.
Dans l’enseignement supérieur et la recherche, la mobilisation contre le projet de réforme des retraites se double depuis une dizaine de jours d’une forte dynamique de mobilisation contre le projet de Loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR). Un peu partout en France, d’abord dans le secteur L-SHS, mais également en mathématique et en physique, des labos, des UFR, des revues se mettent en grève et cessent leurs activités de recherche et parfois d’enseignement. Une coordination des facs et labos en lutte se structure. Elle rassemble déjà plus de 50 universités, des instituts et des établissements publics de recherche, plus de 20 sociétés savantes, des collectifs de précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche et plus de 45 revues en lutte. Cette coordination est soutenue par des syndicats (FSU, CGT, Solidaires).
La lecture des rapports préparatoires publiés montre que la LPPR participe de l’entreprise de destruction du service public de l’ESR, c’est une «LRU au carré»: renforçant encore la logique managériale, elle programme notamment la suppression de la référence aux 192h (les services seraient comptés en ECTS !), la modulation des services, la mise en place de CDI « de chantier » liés à des projets, le contournement de la qualification par le CNU. C’est la poursuite de la généralisation de la « nouvelle gestion publique » qui touche d’autres services publics, comme l’hôpital ou l’audiovisuel.
Nous, enseignant⋅es-chercheur⋅es précaires et titulaires du département de sciences sociales de l’UFR SHSP de l’Université de Picardie Jules Verne, réuni⋅es en Assemblée générale, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement. Désormais, le département de Sciences sociales de l’UPJV se réunira chaque semaine pour décider des modalités de son action collective.
Aujourd’hui, le département décide :
de reconduire les actions décidées le 14 janvier dernier : la suspension des jurys et la rétention des notes (et son engagement solidaire envers les personnels des scolarités à participer à la saisie des notes non communiquées, à la fin du mouvement) ;
de transformer chaque journée interprofessionnelle de grève en journée d’actions et de manifestation et donc à suspendre les cours à chaque fois. L’emploi du temps sera aménagé afin d’éviter de suspendre régulièrement les mêmes cours si les journées de manifestations ont lieu les mêmes jours ;
d’organiser, ce vendredi 24 janvier, de 11h30 à 13h30 (dans l’amphi C003, à la Citadelle), une réunion d’information destinée aux étudiant⋅es de notre département qui portera sur le projet de réforme des retraites et l’état du mouvement social, sur le futur projet de loi LPPR et ses conséquences s’il devait être adopté. Nous rejoindrons ensuite en cortège la manifestation interprofessionnelle à 14h devant la Maison de la Culture (MACU).
Nous appelons l’ensemble des collègues et des personnels de l’UPJV à :
Initier (ou à poursuivre) et à renforcer l’action collective en organisant des réunions d’informations, des assemblées générales dans les services, dans les laboratoires, les départements, les UFR, en lien avec les étudiant⋅es ;
participer aux caisses de grèves, aux AG et aux manifestations interprofessionnelles des semaines à venir contre la réforme des retraites et contre la LPPR, en constituant un cortège de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
Ce que nous voulons Au niveau national :
1) Le retrait du projet de réforme des retraites ; 2) L’utilisation des 6 milliards d’euros de la niche fiscale du Crédit Impôt Recherche pour financer :
* Un plan de titularisation des contractuel·les et vacataires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ;
* Un plan de création d’emplois de fonctionnaires, enseignant·es-chercheur·es, chercheur·es, ingénieur·es, technicien·nes, personnels de bibliothèques et administratifs, à hauteur de 6 000 créations par an pendant 10 ans ; et dès à présent, le dégel de tous les emplois vacants ;
* Une augmentation des dotations de fonctionnement des universités, permettant d’honorer les offres de formation dans lesquelles les étudiant·es s’engagent. Idem pour les laboratoires afin que puissent s’y mener à bien les projets de recherche sur lesquels ils ont été évalués et labellisés ;
* Un plan pluriannuel d’investissement immobilier pour la réhabilitation énergétique et la mise aux normes du patrimoine immobilier, ainsi que pour la construction de nouveaux bâtiments permettant d’accueillir les nouveaux étudiant⋅es et personnels.
* Une revalorisation salariale de l’ordre de 20% pour toutes les catégories de personnels.
A l’UPJV Nous demandons à la Présidence de l’UPJV : 1) de mettre en œuvre la mensualisation des paiements des vacations ; 2) de respecter l’obligation de signature d’un contrat de travail avant la prise de fonction, y compris pour les vacataires ; 3) la publication de l’ensemble des emplois gelés (toutes catégories de personnels confondues) ; 4) l’augmentation des primes pour les personnels contractuels comme pour les personnels titulaires : à travail égal, salaire égal ! ; 5) au Conseil d’Administration et au Conseil Académique de l’UPJV de prendre position sur la LPPR lors de ses prochaines réunions.