Offre de stage Chargé-e d’étude recherche de niveau M2 du laboratoire de sciences sociales d’Orange (SENSE) – Enquête sur les labels et métriques de l’IA responsable

Le laboratoire de sciences sociales d’Orange (SENSE) propose un stage niveau M2 de chargé-e d’étude recherche pour la conduite d’une enquête sur les labels de l’IA responsable. Vous trouverez les informations détaillées sur ce stage dans la fiche ci-jointe.

Thomas Beauvisage

Orange Labs / SENSE – Sociology and Economics of Networks and Service

thomas.beauvisage@orange.com

OFFRE DE STAGE La Ligue pour la Protection des Oiseaux propose « Evaluer l’impact socio-économique des actions du programme LIFE VISON le long du fleuve Charente et ses affluents / 4 mois/ ROCHEFORT (17)»

En PJ, une offre de stage, très intéressant notamment dans un contexte de transmission homme-vison de la COVID-19, qui pourrait intéresser des étudiants avec un M1 Sociologie de l’environnement ou similaire.

Merci de répondre directement à Anatole Marechal qui encadrera le stage : (anatole.marechal@lpo.fr).

Anatole Maréchal
Chargé de mission Ancrage Territorial

LPO  France – Service des espaces protégés

Fonderies Royales 17305 Rochefort

Fixe : 09 72 46 36 13 / Portable : 06 14 77 42 47

Offre de poste de Chargé.e d’édition de la Revue française des affaires sociales (MI-TEMPS) – CDD 3 ans

La Revue française des affaires sociales recrute un·e chargé·e d’édition à mi-temps (CDD de 3 ans).

Voici les trois activités principales :

1/ Participer à l’exigence scientifique de la revue :

– assurer le bon déroulement de la sélection des articles (pour 2 dossiers par an) : piloter le prestataire en charge de l’enregistrement des contributions et de leur anonymisation ; superviser le suivi des expertises  et de leur anonymisation

– rédiger des recensions d’ouvrages ou de rapports intéressant le lectorat de la revue.

2/ Contribuer à l’animation de la revue et à sa communication :

– rédiger des notes de synthèse sur les dossiers publiés dans le cadre d’une stratégie presse de la revue

– participer à l’alimentation de la newsletter de la revue, des pages Intranet et Internet de la RFAS et du portail Publisocial.

3/ Développer des partenariats avec des centres de recherche et avec les revues du champ :

– centraliser les ouvrages reçus par la rédaction pour compte-rendu

– proposer des partenariats et organiser des événements avec des bibliothèques universitaires et des écoles du champ sanitaire et social

La fiche de poste est en ligne sur la Place de l’emploi public (https://www.place-emploi-public.gouv.fr/offre-emploi/chargee-d-edition-de-la-revue-francaise-des-affaires-sociales-mi-temps-reference-2020-485029 ), sur l’Asfored (https://asfored.org/jobboard/offres/#!oe=4309) et sur la plateforme de Mozaïc RH (https://diversifiezvostalents.com/#/offre/13705269/, il faut disposer d’un compte pour accéder aux annonces).

N’hésitez pas à me solliciter si vous souhaitez des renseignements complémentaires.

Aurore Lambert

Secrétaire générale 

Revue française des affaires sociales

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)

Adresse physique : 10, place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon 75014 Paris

4ème étage / Bureau 4213

Adresse postale : 14, avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP

Adresse mail : aurore.lambert@sante.gouv.fr

Numéro de téléphone : 01 40 56 82 31

FICHE DE POSTE

Réf. 2020-485029

Paris (75), France

Organisme de rattachement

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques

Versant

Fonction publique de l’Etat

Catégorie

A

Poste à pourvoir le

01/11/2020

Pièce(s) jointe(s)

Postuler

Informations générales

  • Domaine fonctionnel & emploi Enseignement supérieur • Recherche • Développement • CHERCHEUSE/CHERCHEUR (FPE – FP2RCH03)
  • Date de publication 22/10/2020

Description du poste

Descriptif de l’employeur

La DREES a pour mission de doter le ministère des solidarités et de la santé, ses services déconcentrés ainsi que les établissements, organismes et agences placés sous leur tutelle, d’une meilleure capacité d’observation, d’expertise et de prospective.
Ses attributions dans les domaines de la santé et des solidarités couvrent :
1) Gestion des systèmes d’information statistiques
2) Recherche
3) Synthèses et études
4) Évaluation
5) Informations statistiques

La RFAS, créée en 1967, est la revue scientifique du ministère des solidarité et de la santé, sous la responsabilité éditoriale de la DREES. Elle a pour vocation de contribuer au débat dans un vaste champ : santé publique, organisation des soins, santé au travail, protection sociale, transferts sociaux, insertion professionnelle, action sociale, handicap, dépendance, enfance, famille, personnes âgées, logement, ville, discriminations, intégration, migrations, etc… La RFAS, à la suite de la Revue française du travail (1946-1967) a pour ambition de réunir un public diversifié : universitaires, étudiants, décideurs politiques, praticiens du social, etc…
Cette revue thématique trimestrielle est publiée par la direction de l’information légale et administrative (DILA), qui assure la diffusion de sa version imprimée. Elle fait partie du bouquet social du portail Cairn, dans ses versions française et internationale.

Descriptif du poste

Encadrement : non

Activités principales :

1/ Participer à l’exigence scientifique de la revue :
– assurer le bon déroulement de la sélection des articles (pour 2 dossiers par an) : piloter le prestataire en charge de l’enregistrement des contributions et de leur anonymisation ; superviser le suivi des expertises  et de leur anonymisation
– rédiger des recensions d’ouvrages ou de rapports intéressant le lectorat de la revue

2/ Contribuer à l’animation de la revue et à sa communication :
– rédiger des notes de synthèse sur les dossiers publiés dans le cadre d’une stratégie presse de la revue
– participer à l’alimentation de la newsletter de la revue, des pages Intranet et Internet de la RFAS et du portail Publisocial.

3/ Développer des partenariats avec des centres de recherche et avec les revues du champ :
– centraliser les ouvrages reçus par la rédaction pour compte-rendu
– proposer des partenariats et organiser des événements avec des bibliothèques universitaires et des écoles du champ sanitaire et social

Activités annexes :

– Gérer la messagerie fonctionnelle avec les autres membres de l’équipe
– Assurer l’intérim de la cheffe de bureau, en cas d’absence

Partenaires institutionnels : Directions d’administration centrale, cabinets, partenaires extérieurs, instituts sous tutelle, centres de recherches y compris à l’international, écoles et universités, autres ministères, presse…

Spécificités du poste / Contraintes : ce poste doit être occupé à mi-temps (deux jours et demi par semaine) et requiert une capacité à communiquer avec des interlocuteurs variés.

Compétences requises : on se reportera aux compétences attendues dans les fiches des emplois types du répertoire ministériel (à défaut RIME)

Profil recherché

Indiquez les compétences requises sur le poste ainsi que la lettre correspondant à la légende ci-dessous.

E : Savoir agir dans un contexte complexe, faire preuve de créativité, trouver de nouvelles solutions, former d’autres agents, être référent dans le domaine.
M : Mettre en œuvre la compétence de manière régulière, corriger et améliorer le processus, conseiller les autres agents, optimiser le résultat.
A : Savoir effectuer, de manière occasionnelle ou régulière, correctement les activités, sous le contrôle d’un autre agent, savoir repérer les dysfonctionnements.
N : Disposer de notions de base, de repères généraux sur l’activité ou le processus (vocabulaire de base, principales tâches, connaissance du processus, global…)


Savoir-faire :
– capacités rédactionnelles et esprit de synthèse
– maîtrise de l’anglais écrit et oral
– connaissance des questions sociales et de santé
– maîtrise de l’environnement institutionnel
– sens de l’organisation, gestion des priorités, management de projet
– excellente maîtrise de Word, Excel, Acrobat, Outlook, des sites collaboratifs et des programmes de partage en ligne
– connaissance des règles typographiques
– connaissance du milieu de la recherche et de l’édition

Savoir-être :
– savoir organiser son travail en fonction des échéances
– savoir travailler dans des délais contraints
– savoir établir des relations adaptées et efficaces avec les différents partenaires
– savoir travailler en équipe
– savoir alerter le ou la supéieur.e hiérarchique en cas de difficulté

Expérience professionnelle :
Le poste peut convenir à un premier poste dans le domaine ou à une nouvelle orientation professionnelle.
Expérience souhaitée dans le domaine de la recherche

Nature de l’emploi

  • Emploi ouvert aux contractuels

Offre d’emploi : Chargé d’études qualitatives / Enquêteur (H/F)

Missions :
• Réalisation d’entretiens de reconstitution des parcours professionnels (et résidentiels) auprès des patients atteints de cancer hématologique
• Rédaction de comptes-rendus d’entretiens, de résumés d’expertise et de courriers aux patients
• Organisation et co-animation de réunions (séances du collectif d’experts, réunions d’équipe, etc.)
• Appui à la recherche de financements
• Participation aux activités de recherche en cours (sur les parcours professionnels et les expositions aux cancérogènes, sur les parcours de déclaration-reconnaissance en maladie professionnelle, sur
les pratiques de prévention)

Poste basé à Avignon et sa région. Déplacements fréquents. Permis B requis, véhicule personnel souhaité (déplacements pris en charge).La personne sera intégrée dans l’équipe pluridisciplinaire du groupe de recherche avec des échanges réguliers avec les assistantes sociales, les chercheurs et l’équipe médicale.

Définition du profil
Formation : niveau Bac + 5 ou doctorat
• sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, sciences politiques, psychologie sociale…)
ou
• ingénieur.e (santé & sécurité au travail, agronomie, environnement, etc.), avec une expérience pratique des méthodes qualitatives en sciences sociales

Compétences + expériences requises :
• Expérience solide dans le domaine des études qualitatives ET la conduite d’entretiens individuels
• Bonne pratique de l’outil informatique
• Connaissances + expérience dans les domaines santé / travail / environnement
• Compétences supplémentaires intéressantes :
        o maîtrise d’outils de traitement statistiques / de gestion de bases de données
        o connaissance du tissu productif du Vaucluse / de la région d’Avignon
        o maîtrise de la langue arabe

Qualités requises :
• Aisance relationnelle
• Capacités d’écriture et de synthèse
• Capacités d’animation et d’organisation
• Autonomie, rigueur et curiosité
• Goût pour le travail en équipe

Recrutement stagiaire GIS Moyen-Orient Paris

Le GIS Moyen-Orient et mondes musulmans, hébergé par l’Institut d’étude de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM-UMS2000), recrute un/une stagiaire pour une durée de six mois du 4 janvier 2021 au 2 juillet 2021.

Sous la responsabilité des présidents du jury, il ou elle sera plus particulièrement chargé(e) de l’organisation du Prix de thèse 2021 sur le Moyen-Orient et le monde musulman et du Prix Michel Seurat (calendrier différent).

Fiche de poste :

– Travail de documentation sur les prix précédents et préparation d’une éventuelle synthèse : nombre de thèses candidates, sujet et discipline des lauréats, nombre de prix, etc

– Réception et vérification des dossiers de candidature qui seront envoyés par mail avant le 8 janvier 2021.

– Communication avec les candidats à toutes les étapes du concours.

– Élaboration, en vue de la première réunion du jury en février 2021, d’une liste des candidats comprenant leur nom, leur discipline, le titre de la thèse, le lieu et la date de soutenance, le nom du directeur, la composition du jury.

– Communication avec les rapporteurs désignés par le jury du Prix de thèse en février 2021 : envoi des dossiers et réception des rapports avant le 2 avril 2021.

– Préparation de la deuxième réunion du jury en avril 2021.

– Récupération des thèses auprès des rapporteurs et renvoi aux candidats.

– Aide à la préparation logistique et matérielle de la remise du Prix, qui aura lieu à l’occasion du Congrès du GIS MOMM à Aix-en-Provence du 28 au 1er juillet 2021.

Lieu de travail :

IISMM – 96 bd Raspail – 75006 Paris

Rémunération : selon la tarification en vigueur

Envoyer CV et lettre de motivation avant le 2 novembre 2020 à :

prix.momm[at]gmail.com

5. « Fracture numérique », inégalités socio-économiques au sein de la population des répondants et conclusion

Du point de vue des équipements informatiques, on constate de fortes disparités entre des étudiants en majorité équipés d’un ordinateur personnel à usage exclusif et d’autres qui, ou bien n’ont eu accès, pendant le confinement, qu’à un ordinateur familial partagé avec d’autres personnes (N = 51, soit 7,6 %) ou bien n’ont consulté internet et travaillé que sur leur téléphone (N = 41, soit 6,1%). L’imprimante est moins répandue : près des deux tiers des étudiants n’en ont pas. Quant à la connexion à internet, si plus de 4 étudiants sur 5 disposent d’une connexion en permanence et 12% de manière intermittente, elle n’est de bonne qualité (permettant de télécharger de gros fichiers et de visionner des vidéos) que dans un peu moins de la moitié des cas et « mauvaise » dans 12%.

Les inégalités en matière d’équipement informatique et d’accès à internet redoublent les inégalités économiques entre les étudiants. Appelés à évaluer le confort de leur situation financière sur une échelle de 1 à 10 (graphique 12), 36,7% ont répondu moins de 5, la position modale (la plus répandue) étant de 7 (16,8%), et 19% (niveaux 9 et 10) déclarent ne pas avoir de difficultés financières. Les principales difficultés que rencontrent les étudiants les moins aisés concernent le paiement du loyer et des charges (49,1%), l’achat de nourriture (35,7%) – 8 étudiants ont bénéficié des bons d’achat alimentaire en remplacement du restaurant universitaire –, le paiement d’internet ou des transports (environ 19%) et enfin le remboursement des dettes, notamment des prêts étudiants 11,3%.

Graphique 12. Auto-évaluation par les étudiants de leur situation financière

En termes de sources financières (graphique 13), 408 étudiants (61% des répondants) ont une bourse sur critères sociaux, souvent cumulée avec des aides familiales (66%), des aides au logement (46%), et un job étudiant (21,6%), parfois mais plus rarement, des économies issues de jobs d’été ou des allocations de retour à l’emploi. Sur la composition de ces revenus, une analyse plus détaillée viendra dans un deuxième temps de l’exploitation des données.

Graphique 13. Ressources financières des étudiants interrogés

Le confinement a eu une incidence variable sur cette situation financière (graphique 14). Pour 48% des étudiants de l’UPJV, il ne l’a pas changée significativement mais plus d’un tiers fait face à une situation financière dégradée, un peu ou fortement.

Graphique 14. Diriez-vous de votre situation financière qu’elle s’est dégradée avec le confinement ?

Parmi les répondants, 23% occupe un emploi à côté de leurs études, et travaillent en moyenne 16,3 heures par semaine (médiane à 14,5). Mais 14% des étudiants ne peuvent plus assurer leur travail salarié (graphique 15) – soit 60% des étudiants ayant un emploi –, ce qui dégrade leur situation financière, dans des proportions variables. La moyenne d’heures hebdomadaires travaillées est passée de 16,3 à 8 en moyenne.

La situation financière de certains étudiants s’est cependant améliorée, ou bien parce que le retour au foyer familial a réduit les frais de la vie quotidienne, ou bien parce que le confinement a signifié l’augmentation du volume de travail salarié, réduisant de ce fait le temps et l’énergie disponibles pour les études. Les 18 étudiants qui ont augmenté leurs heures de travail, parfois de manière contrainte, travaillent en moyenne 20 heures de plus qu’avant le confinement.

Graphique 15. Avez-vous une activité rémunérée à côté des études?

Ceux qui ont gardé une activité sont le plus souvent (56,5% des cas) dans des métiers en contact avec le public (hôte ou hôtesse de caisse, grande distribution, personnel soignant etc.), et donc particulièrement exposés au risque de contagion. Mais un peu plus d’un tiers d’entre eux peut télé-travailler. On constate donc, au sein même de la population des étudiants salariés, de fortes disparités de situation, par rapport aux études, et au risque potentiel de contagion par le virus.

Conclusion : L’enquête menée auprès des étudiants donne un tableau général des modes de confinement et d’études auxquels ils ont été confrontés. Elle permet de mieux connaître et mesurer, dans une situation de crise inédite, les effets et incidences, sur les conditions de vie et de réussite des étudiants enquêtés, des cours et des évaluations qui ont été menés à distance. Ces premiers résultats attestent de la complexification des situations d’apprentissage à laquelle ont été aux prises les répondants, voire d’un creusement des inégalités sociales dans l’accès et le maintien aux études supérieures. Les observations précédentes plaident pour un usage réfléchi et prudent des formes d’enseignement à distance, qu’elles soient totales ou hybrides. Un traitement approfondi des données sera effectué et permettra d’apporter davantage d’informations. Par ailleurs, l’enquête s’est inscrite dans un exercice de continuité pédagogique, à destination au premier chef des étudiants, et pourra être transformée en matériel à usage pédagogique l’an prochain.

Lien vers l’enquête complète: http://amiens-sociologie.fr/index.php/enquete-sur-le-confinement-des-etudiants-de-lupjv/

4. Conditions d’études, enseignement à distance et “continuité pédagogique”

Pendant le confinement, la continuité du lien entre enseignants chercheurs et étudiants a emprunté différents canaux. Le moyen le plus fréquemment employé est le mail (83%), suivi de l’ENT. Il faut noter que certains étudiants (plus d’un quart) et enseignants-chercheurs n’utilisent pas ou peu l’ENT et préfèrent des alternatives variées : visioconférence, réseaux sociaux etc. (graphique 8).

Graphique 8. Moyens utilisés régulièrement pour communiquer avec vos enseignants et suivre les cours

La clarté des consignes et la quantité de travail demandé dans le cadre des études font l’objet d’appréciations contrastées (graphique 9). Un tiers des étudiants estime que le volume de travail demandé est supérieur à celui d’avant le confinement, un autre tiers estime qu’il est équivalent. De ce point de vue, on note une différence entre les licence et les master : alors que 36% des licence déclarent que le volume de travail est supérieur à celui de d’habitude, ce n’est le cas que de 19,7% des masterants.

Graphique 9. Considérez-vous que le volume de travail qui vous est demandé est…

En revanche, sur la question de la compatibilité du travail à réaliser avec les contraintes liées au confinement, cette différence licence/Master est très atténuée (graphique 10). Ce volume de travail n’est pas compatible avec les conditions du confinement pour un quart des répondants et ne l’est pas vraiment pour un tiers d’entre eux. Au total, ce sont près de 6 étudiants sur 10 (57%) peine donc à accomplir ce qui lui est demandé dans le cadre du télé-enseignement. Il reste qu’un quart des étudiants estiment que ce qui leur est demandé est totalement compatible avec leurs conditions de confinement.

Graphique 10. Le volume de travail qui vous est demandé est compatible avec les contraintes qu’implique cette situation de confinement

Les raisons de ces jugements opposés sont à explorer plus avant mais quelques premiers résultats indiquent, très schématiquement, un fort contraste entre des étudiants, nombreux, connaissant de « bonnes » conditions de confinement, pas isolés, ayant une pièce pour eux, peu de charges quotidiennes, pas d’emploi à côté, ayant réussi à maintenir un fort investissement dans les préoccupations universitaires etc. et les autres, moins nombreux mais qui expérimentent des situations beaucoup plus défavorables[1]. Que ces derniers aient répondu au questionnaire témoigne néanmoins de ce qu’ils ont réussi à maintenir vivaces des préoccupations universitaires et un lien avec l’institution. Les étudiants les plus désaffiliés restent, rappelons-le, invisibles avec ce dispositif d’enquête.

Il n’y a pas de mise en cause systématique du corps enseignant mais certains soulignent, dans leurs commentaires libres, que les enseignants-chercheurs, individuellement ou en équipe, sont très inégalement à l’aise avec la situation et le passage à l’enseignement à distance.

La modification (ou non) des exercices demandés implique un surcroit de travail, une accumulation des remises de travaux à certaines dates et donc un engorgement du flux de travail, un déficit de coordination sur les rendus qui se traduit notamment par un éparpillement des consignes, etc. Il n’est pas possible de restituer de manière nuancée dans cette synthèse courte les 143 commentaires rédigés par les étudiants sur la quantité de travail et le type de devoirs qui leur sont demandés. Certains sont assez véhéments, la majorité plus pondérés. Les quelques citations suivantes permettent de souligner des récurrences dans les discours étudiants, qui mêlent conditions matérielles et psychologiques de confinement et difficultés spécifiques liées au travail à distance[2] :

« Je rencontre énormément de difficultés en cette période de confinement avec la quantité de travail fournie, qui est, d’une part, plus élevée qu’en temps normal, et, d’autre part, absolument pas adaptée à la situation actuelle. J’ai la charge d’un adolescent de 14 ans, auquel je dois donner des cours régulièrement. Nous partageons un ordinateur pour trois, dont un collégien, moi-même étudiante, et mon compagnon, qui est en recherche d’emploi. » (Femme, 20 ans, Licence)

« Je fais partie des étudiants qui ont du mal à gérer le travail scolaire, les obligations familiales et le travail. Étant [travailleuse hospitalière], mon employeur a augmenté mes heures de travail et j’ai été contrainte d’accepter au vu de ma situation financière (prêt étudiant + Frais de véhicule) » (Femme, 20 ans, Licence)

« Personnellement, je trouve que les devoirs en groupe ne sont pas adaptés à la situation actuelle car il est difficile de travailler avec d’autres personnes à distance. » (Femme, 21 ans, Licence)

Étant à mon deuxième droit à la bourse, si je ne valide pas mon passage en L2, je n’obtiendrai de bourse pour l’année prochaine, et donc serai contraint d’arrêter pour le moment mes études en faculté, pour pouvoir subvenir à mes besoins primaires ( Alimentaire, logement, etc…) et donc à mon indépendance ( il m’est impossible de retourner chez des parents ). Ayant eu des difficultés avec la diffusion des informations de ma faculté, j’ai des préoccupations quant à la validation de certaines domaines de ma licence, et espère pouvoir les rattrapés en période de rattrapage. Voilà ma principal préoccupation, de laquelle logiquement découle mes réponses précédente, ne souhaite pas arrêter des études dans lesquelles, après une réorientation, j’ai trouvé ce qu’il me passionnait d’apprendre. Homme, 20 ans, Licence

« La charge de travail est plus importante que d’ordinaire, dans une situation extraordinaire. Bien qu’on soit chez nous, c’est pas pour autant que nous somme en capacité de travail. Certains étudiants ont leur proches à hôpital, d’autre ont ou vont devoir gérer des décès, certains travaillent comme énormément pour combler les manques de personnel. Et je pense que surcharge de travail scolaire nous donne juste l’impression de nous noyer. » (Femme, 28 ans, Licence)

« Mes journées se ressemblent énormément et malgré le temps disponible, et mes nombreux essais, il m’est quasiment impossible de travailler et d’avancer sur les écrits demandés, manque de motivation, impression de tourner en rond, perte d’envie, cela est très stressant et perturbant. L’avancement du mémoire de recherche est bloqué car les entretiens ne peuvent pas se réaliser, le directeur de mémoire m’encadre bien mais c’est difficile malgré tout. » (Femme, 23 ans, Licence Professionnelle)

La charge de travail pendant le confinement à presque doublé par rapport à ce qui nous est demandé habituellement. en plus de cela les travail de groupe on été maintenu ce qui rend le travail difficile puisqu’on ne peut pas se voir (Femme, 22 ans, Master 1)

Si l’on nous donne notre titre plus tard et qu’on ne peut donc pas prendre de poste avant au moins septembre, en sachant que je ne peux pas travailler dans mon job étudiant habituel (fermé jusque juillet minimum), financièrement ça va être compliqué (Femme, 23 ans, Master 2)

L’impossibilité d’aller à la bibliothèque universitaire, souvent mentionnée, pose problème à certains : lieu de socialisation qui établit une césure avec la vie quotidienne, elle permet à beaucoup de se concentrer, d’avancer sur les travaux à rendre, voire de disposer d’un outil informatique.

Pris dans l’économie domestique et psychologique du confinement, le temps que les étudiants disent pouvoir consacrer au travail universitaire est relativement faible : deux heures pour plus d’un quart d’entre eux et entre deux et quatre heures par jour pour 64 % des répondants (graphique 11).

Graphique 11. Combien de temps par jour (en nombre d’heures) estimez-vous pouvoir consacrer à votre travail pour vos études ? (Appuyez-vous sur l’expérience de ces derniers jours, sans sur-déclarer ni sous-déclarer).

Il faudrait croiser plus systématiquement que nous ne pouvons le faire ici ces jugements sur le volume de travail universitaire demandé et le temps disponible pour le réaliser avec les réponses sur les situations matérielles et sociales des étudiants. Ces analyses viendront dans un second temps. Gageons – c’est une hypothèse raisonnable – qu’existe en la matière un cumul des inégalités, dont il faudrait mesurer l’ampleur. Quelques premiers résultats montrent ainsi que ceux qui déclarent un niveau de confort économique inférieur à la moyenne[3] sont aussi plus nombreux à avoir un job étudiant, à en être privé pendant le confinement, à estimer le travail demandé plus important que d’habitude et peu compatible avec le confinement, notamment parce qu’ils disposent moins souvent que la moyenne d’une pièce dans laquelle s’isoler et sont moins bien équipés que la moyenne : ils sont ainsi près de deux fois plus nombreux (12%) que le reste des étudiants à ne pas disposer d’ordinateur personnel, à travailler et consulter internet exclusivement sur leur téléphone portable.


[1] Qui, encore une fois, ont répondu à l’enquête et ne sont donc pas les plus éloignés des préoccupations universitaires.

[2] Nous avons pris soin de faire figurer ici des citations d’étudiants de licence, de master, et de varier les filières d’inscription.

[3] Ils ont répondu 5 ou moins à la question « Si vous deviez évaluer votre situation financière et matérielle sur une échelle de 1 à 10 (1 étant une situation de grande précarité économique et 10 une situation confortable), où vous situeriez-vous ? Ils représentent 36,7% de l’échantillon.

Lien vers l’enquête complète: http://amiens-sociologie.fr/index.php/enquete-sur-le-confinement-des-etudiants-de-lupjv/

3. De l’inquiétude de contracter le Covid-19 à l’angoisse relative aux études

L’une des questions ayant motivé la réalisation de ce questionnaire était la suivante : en situation de crise sanitaire et pendant la mise en œuvre de la continuité pédagogique, combien d’étudiants sont-ils tombés malades ou ont-ils eu un proche touché par le virus ? Ils sont 22 (3,3%) à déclarer avoir développé des symptômes du Covid-19, pendant que 28,3% déclare ne pas savoir s’ils ont été infectés ou non. La prévalence avérée du virus est donc faible. Ce résultat est également à relier à la politique française de dépistage en mars-avril 2020 : un certain nombre des étudiants qui ont répondu « ne pas savoir » s’ils avaient eu le Covid-19 décrivent, dans la question consacrée aux autres pathologies subies pendant le confinement, des syndromes grippaux pouvant évoquer ce virus : ils ont donc fait preuve d’une certaine prudence déclarative. Les récits associés au Covid-19 (question ouverte), parfois très détaillés, soulignent l’incapacité à suivre les cours pendant cette maladie.

Les étudiants répondants sont peu nombreux à avoir contracté le Covid-19, mais le virus est présent dans leur vie et leurs préoccupations quotidiennes. Ils se le représentent comme une menace importante : alors qu’il leur était demandé d’évaluer, sur une échelle de 1 à 10, leur inquiétude relative à une contamination par le Covid-19 (graphique 5)[1], un tiers a répondu 7 ou 8 et plus de 10% 9 ou 10. Cette crainte trouve un terrain favorable dans la contamination de certains  proches : 22,7% des étudiants disent avoir eu des proches contaminés. La notion de « proche » est vague et c’est précisément ce qui en fait l’intérêt, notamment pour des études ultérieures[2]. Le degré de proximité de ces cas de contagion est extrêmement variable mais les membres de la famille et les amis proches sont nombreux et certains relatent le choc psychologique lié à la mort de grands parents, de parents ou de connaissances plus ou moins proches.

La focalisation médiatique et institutionnelle sur le Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres problèmes de santé : pendant cette période, 24% déclarent avoir eu des problèmes de santé autres que le Covid, allant du rhume, de crises d’eczéma à des maladies chroniques (diabète ou maladie de Crohn par exemple) plus ou moins graves, en passant, le plus souvent, par des problèmes psychologiques. Nombre d’étudiants évoquent des syndromes anxieux, dépressifs, ou des crises d’angoisse attribuées notamment au confinement, à la solitude et à la peur de la contamination par le coronavirus. Ces difficultés psychologiques liées à l’épidémie et au confinement, et leurs implications sur les études, ne doivent pas être minorées.

Graphique 5. Degré d’inquiétude de contracter le Covid-19

Une certain nombre de déclarations viennent incarner ces angoisses, parmi lesquelles : « personnellement, c’est extrêmement stressant. Que ce soit pour les courses (d’un point de vue économique), pour les études (valider et trouver un master) pour la santé de mes proches et la mienne… d’autant plus que j’ai eu un décès suite à ce virus dans ma famille. Je dors très mal la nuit, par conséquent, la journée j’essaie de me reposer, mais je ne travaille pas… » (sic).

Associée à la situation de confinement, cette inquiétude de la contagion, exprimée très clairement par certains dans leurs réponses libres, se traduit par un fort stress, des difficultés de sommeil et surtout, fait massif, par une difficulté à se concentrer (graphique 6). Bien loin d’un temps libéré, propice à la réflexion et à l’introspection, nombre d’étudiants ont plutôt fait l’expérience de l’ennui et d’une incapacité à finaliser leur temps. En termes relationnels, on relève la fréquence de situations polaires (et pourtant parfois exprimées par le même enquêté) : l’augmentation des tensions avec les co-confinés (33%) et un sentiment de plus grande proximité avec eux (44%).

Graphique 6. Dans cette période de confinement et par rapport à la situation antérieure vous…

Si l’inquiétude face au virus est manifeste, celle concernant l’avenir (graphique 7), particulièrement les études, est plus intense encore : 60% se déclarent très inquiets (plus de 8 / 10 sur l’échelle de l’inquiétude) quant à leurs études.

Graphique 7. Degré d’inquiétude relative aux études

Les causes majeures d’anxiété sont nombreuses, et certaines viennent se surajouter aux incertitudes engendrées par les mouvements de grèves contre le projet de réforme des retraites et contre les orientations prévisibles de la future loi de programmation pluri-annuelle de la recherche, notamment la rétention des notes du premiers semestre, souvent évoquées, particulièrement par les étudiants de Licence. Les inquiétudes concernent au premier chef la question de l’évaluation, comme l’exprime cette déclaration :

« J’aimerais vraiment (et je pense que je suis loin d’être la seule) avoir plus d’informations sur comment nous allons être évalués… Même si aucune décision n’est prise, au moins avoir connaissance de ce qui pourrait éventuellement se mettre en place. Difficile de travailler et de se concentrer en cette période plus qu’incertaine, alors devoir rajouter à cela le stress de se diriger vers l’inconnu n’aide en rien… Bon courage pour la suite du confinement, prenez soin de vous et de vos proches. »

Les inquiétudes sur l’évaluation concernent celle du second semestre (76,2% des répondants), l’organisation des sessions de rattrapage du premier semestre (51,3%) et la validation de l’année (74,3%). Autre motif récurrent d’angoisse : les incertitudes relatives aux stages (report et annulation notamment), parfois précisées dans les questions libres et qui se traduisent par la peur d’arriver peu préparé sur le marché du travail. Les craintes sont aussi parfois plus génériques et moins définies : s’exprime ainsi une appréhension générale sur « l’orientation future et l’avenir en général » (51,5%), qui se décline chez les étudiants de licence inscrits dans des disciplines particulièrement sélectives, par la crainte de rester à la porte des masters. Dans certaines filières, la peur de ne pas obtenir à temps le titre permettant d’exercer, est source d’anxiété. Enfin, la peur de « ne pas y arriver », les difficultés liées au fait de travailler seul ou encore le fait de ne pas avoir fait le programme concernent un quart à un tiers des répondants.


[1] Ce résultat est nettement tranché, même si la question, « Si vous deviez évaluer votre niveau d’inquiétude concernant le risque de contracter le Covid-19, à combien s’établirait-il? » souffre d’une certaine ambivalence : l’angoisse peut être référée par les uns au risque de contagion, par d’autres à la sévérité de la maladie elle-même.

[2] On peut d’ailleurs se demander si cet épisode de crise n’a pas été, dans une certaine mesure, un moment de réouverture ou de redéfinition des frontières de la proximité familiale : on relève dans les questions ouvertes sur le sujet plusieurs mentions de grands oncles et grands tantes.

Lien vers l’enquête complète: http://amiens-sociologie.fr/index.php/enquete-sur-le-confinement-des-etudiants-de-lupjv/