Missions : • Réalisation d’entretiens de reconstitution des parcours professionnels (et résidentiels) auprès des patients atteints de cancer hématologique • Rédaction de comptes-rendus d’entretiens, de résumés d’expertise et de courriers aux patients • Organisation et co-animation de réunions (séances du collectif d’experts, réunions d’équipe, etc.) • Appui à la recherche de financements • Participation aux activités de recherche en cours (sur les parcours professionnels et les expositions aux cancérogènes, sur les parcours de déclaration-reconnaissance en maladie professionnelle, sur les pratiques de prévention)
Poste basé à Avignon et sa région. Déplacements fréquents. Permis B requis, véhicule personnel souhaité (déplacements pris en charge).La personne sera intégrée dans l’équipe pluridisciplinaire du groupe de recherche avec des échanges réguliers avec les assistantes sociales, les chercheurs et l’équipe médicale.
Définition du profil Formation : niveau Bac + 5 ou doctorat • sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, sciences politiques, psychologie sociale…) ou • ingénieur.e (santé & sécurité au travail, agronomie, environnement, etc.), avec une expérience pratique des méthodes qualitatives en sciences sociales
Compétences + expériences requises : • Expérience solide dans le domaine des études qualitatives ET la conduite d’entretiens individuels • Bonne pratique de l’outil informatique • Connaissances + expérience dans les domaines santé / travail / environnement • Compétences supplémentaires intéressantes : o maîtrise d’outils de traitement statistiques / de gestion de bases de données o connaissance du tissu productif du Vaucluse / de la région d’Avignon o maîtrise de la langue arabe
Qualités requises : • Aisance relationnelle • Capacités d’écriture et de synthèse • Capacités d’animation et d’organisation • Autonomie, rigueur et curiosité • Goût pour le travail en équipe
Le GIS Moyen-Orient et mondes musulmans, hébergé par l’Institut d’étude de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM-UMS2000), recrute un/une stagiaire pour une durée de six mois du 4 janvier 2021 au 2 juillet 2021.
Sous la responsabilité des présidents du jury, il ou elle sera plus particulièrement chargé(e) de l’organisation du Prix de thèse 2021 sur le Moyen-Orient et le monde musulman et du Prix Michel Seurat (calendrier différent).
Fiche de poste :
– Travail de documentation sur les prix précédents et préparation d’une éventuelle synthèse : nombre de thèses candidates, sujet et discipline des lauréats, nombre de prix, etc
– Réception et vérification des dossiers de candidature qui seront envoyés par mail avant le 8 janvier 2021.
– Communication avec les candidats à toutes les étapes du concours.
– Élaboration, en vue de la première réunion du jury en février 2021, d’une liste des candidats comprenant leur nom, leur discipline, le titre de la thèse, le lieu et la date de soutenance, le nom du directeur, la composition du jury.
– Communication avec les rapporteurs désignés par le jury du Prix de thèse en février 2021 : envoi des dossiers et réception des rapports avant le 2 avril 2021.
– Préparation de la deuxième réunion du jury en avril 2021.
– Récupération des thèses auprès des rapporteurs et renvoi aux candidats.
– Aide à la préparation logistique et matérielle de la remise du Prix, qui aura lieu à l’occasion du Congrès du GIS MOMM à Aix-en-Provence du 28 au 1er juillet 2021.
Lieu de travail :
IISMM – 96 bd Raspail – 75006 Paris
Rémunération : selon la tarification en vigueur
Envoyer CV et lettre de motivation avant le 2 novembre 2020 à :
Par l’intermédiaire de la direction régionale des bourses étrangères canadienne, le secrétariat d’état à l’étude et à la recherche de l’Université Laval lance un appel à la candidature pour 500 bourses d’études canadiennes au titre de l’année académique 2020-2021. Ces bourses sont destinées aux ressortissant-es des pays de la catégorie A (pays industrialisés européens, et extra-européens) et ceux des pays de la catégorie B (pays en développement, du tiers monde et extra -européens) ; elles doivent leur permettre de poursuivre leurs études, de parfaire leurs connaissances pour les travaux de recherches dans les domaines auxquels l’Université Laval accorde une attention particulière.
SPÉCIFICITÉ DE LA BOURSE:
– L’Université Laval entend faciliter l’immigration aux personnes désireuses de poursuivre leurs études et d’obtenir des diplômes d’état canadiens.
– Les candidat-es retenu-ss au terme de la sélection de candidatures seront inséré-es, outre leurs études, dans les secteurs sensibles de la vie économique et sociale du Canada : santé, droit, diplomatie, communication, finance, énergie, industrie, transport, agriculture… Cette option de l’Université Laval vise à donner une aptitude professionnelle aux boursier-es pour pouvoir travailler s’ils le désirent au Canada à la fin de leur formation.
DURÉE DE LA BOURSE : Les bourses couvrent la période d’un cycle de formation ou 6 semestres, voire plus.
FRAIS DE VOYAGE : Les billets d’avion aller-retour (Provenance – Canada/ Québec), sont pris en charge par la direction régionale des bourses étrangères canadienne.
Conditions préalables à la candidature : en règle générale, les candidat-es aux bourses étrangères canadiennes doivent :
– Avoir au maximum 18 ans à 55 ans ;
– Comprendre et parler correctement l’une des langues d’enseignement au Canada (Anglais, Français, Espagnol, Allemand, Italien) ;
– Avoir un diplôme équivalent au brevet d’étude de premier cycle d’enseignement, au baccalauréat ou au brevet d’aptitude professionnelle des pays de l’Union européenne.
PROCÉDURE DE SÉLECTION :
– Veuillez faire votre demande de bourse en voyant par email votre nom, prénom, pays, ville , adresse, niveau d’étude et numéro de téléphone en réclamant le formulaire d’inscription à remplir ; à envoyer à l’adresse email de notre secrétariat : universitelavalcanada71@gmail.com
NB : Vous pouvez partager ce message avec vos amis étudiants ou étudiantes qui ont des difficultés pour poursuivre leurs études à cause des moyens financier. Bonne Chance.
Du point de vue des équipements informatiques, on constate de fortes disparités entre des étudiants en majorité équipés d’un ordinateur personnel à usage exclusif et d’autres qui, ou bien n’ont eu accès, pendant le confinement, qu’à un ordinateur familial partagé avec d’autres personnes (N = 51, soit 7,6 %) ou bien n’ont consulté internet et travaillé que sur leur téléphone (N = 41, soit 6,1%). L’imprimante est moins répandue : près des deux tiers des étudiants n’en ont pas. Quant à la connexion à internet, si plus de 4 étudiants sur 5 disposent d’une connexion en permanence et 12% de manière intermittente, elle n’est de bonne qualité (permettant de télécharger de gros fichiers et de visionner des vidéos) que dans un peu moins de la moitié des cas et « mauvaise » dans 12%.
Les inégalités en matière d’équipement informatique et d’accès à internet redoublent les inégalités économiques entre les étudiants. Appelés à évaluer le confort de leur situation financière sur une échelle de 1 à 10 (graphique 12), 36,7% ont répondu moins de 5, la position modale (la plus répandue) étant de 7 (16,8%), et 19% (niveaux 9 et 10) déclarent ne pas avoir de difficultés financières. Les principales difficultés que rencontrent les étudiants les moins aisés concernent le paiement du loyer et des charges (49,1%), l’achat de nourriture (35,7%) – 8 étudiants ont bénéficié des bons d’achat alimentaire en remplacement du restaurant universitaire –, le paiement d’internet ou des transports (environ 19%) et enfin le remboursement des dettes, notamment des prêts étudiants 11,3%.
Graphique 12. Auto-évaluation par les étudiants de leur situation financière
En termes de sources financières (graphique 13), 408 étudiants (61% des répondants) ont une bourse sur critères sociaux, souvent cumulée avec des aides familiales (66%), des aides au logement (46%), et un job étudiant (21,6%), parfois mais plus rarement, des économies issues de jobs d’été ou des allocations de retour à l’emploi. Sur la composition de ces revenus, une analyse plus détaillée viendra dans un deuxième temps de l’exploitation des données.
Graphique 13. Ressources financières des étudiants interrogés
Le confinement a eu une incidence variable sur cette situation financière (graphique 14). Pour 48% des étudiants de l’UPJV, il ne l’a pas changée significativement mais plus d’un tiers fait face à une situation financière dégradée, un peu ou fortement.
Graphique 14. Diriez-vous de votre situation financière qu’elle s’est dégradée avec le confinement ?
Parmi les répondants, 23% occupe un emploi à côté de leurs études, et travaillent en moyenne 16,3 heures par semaine (médiane à 14,5). Mais 14% des étudiants ne peuvent plus assurer leur travail salarié (graphique 15) – soit 60% des étudiants ayant un emploi –, ce qui dégrade leur situation financière, dans des proportions variables. La moyenne d’heures hebdomadaires travaillées est passée de 16,3 à 8 en moyenne.
La situation financière de certains étudiants s’est cependant améliorée, ou bien parce que le retour au foyer familial a réduit les frais de la vie quotidienne, ou bien parce que le confinement a signifié l’augmentation du volume de travail salarié, réduisant de ce fait le temps et l’énergie disponibles pour les études. Les 18 étudiants qui ont augmenté leurs heures de travail, parfois de manière contrainte, travaillent en moyenne 20 heures de plus qu’avant le confinement.
Graphique 15. Avez-vous une activité rémunérée à côté des études?
Ceux qui ont gardé une activité sont le plus souvent (56,5% des cas) dans des métiers en contact avec le public (hôte ou hôtesse de caisse, grande distribution, personnel soignant etc.), et donc particulièrement exposés au risque de contagion. Mais un peu plus d’un tiers d’entre eux peut télé-travailler. On constate donc, au sein même de la population des étudiants salariés, de fortes disparités de situation, par rapport aux études, et au risque potentiel de contagion par le virus.
Conclusion : L’enquête menée auprès des étudiants donne un tableau général des modes de confinement et d’études auxquels ils ont été confrontés. Elle permet de mieux connaître et mesurer, dans une situation de crise inédite, les effets et incidences, sur les conditions de vie et de réussite des étudiants enquêtés, des cours et des évaluations qui ont été menés à distance. Ces premiers résultats attestent de la complexification des situations d’apprentissage à laquelle ont été aux prises les répondants, voire d’un creusement des inégalités sociales dans l’accès et le maintien aux études supérieures. Les observations précédentes plaident pour un usage réfléchi et prudent des formes d’enseignement à distance, qu’elles soient totales ou hybrides. Un traitement approfondi des données sera effectué et permettra d’apporter davantage d’informations. Par ailleurs, l’enquête s’est inscrite dans un exercice de continuité pédagogique, à destination au premier chef des étudiants, et pourra être transformée en matériel à usage pédagogique l’an prochain.
Pendant le confinement, la continuité du lien entre enseignants chercheurs et étudiants a emprunté différents canaux. Le moyen le plus fréquemment employé est le mail (83%), suivi de l’ENT. Il faut noter que certains étudiants (plus d’un quart) et enseignants-chercheurs n’utilisent pas ou peu l’ENT et préfèrent des alternatives variées : visioconférence, réseaux sociaux etc. (graphique 8).
Graphique 8. Moyens utilisés régulièrement pour communiquer avec vos enseignants et suivre les cours
La clarté des consignes et la quantité de travail demandé dans le cadre des études font l’objet d’appréciations contrastées (graphique 9). Un tiers des étudiants estime que le volume de travail demandé est supérieur à celui d’avant le confinement, un autre tiers estime qu’il est équivalent. De ce point de vue, on note une différence entre les licence et les master : alors que 36% des licence déclarent que le volume de travail est supérieur à celui de d’habitude, ce n’est le cas que de 19,7% des masterants.
Graphique 9. Considérez-vous que le volume de travail qui vous est demandé est…
En revanche, sur la question de la compatibilité du travail à réaliser avec les contraintes liées au confinement, cette différence licence/Master est très atténuée (graphique 10). Ce volume de travail n’est pas compatible avec les conditions du confinement pour un quart des répondants et ne l’est pas vraiment pour un tiers d’entre eux. Au total, ce sont près de 6 étudiants sur 10 (57%) peine donc à accomplir ce qui lui est demandé dans le cadre du télé-enseignement. Il reste qu’un quart des étudiants estiment que ce qui leur est demandé est totalement compatible avec leurs conditions de confinement.
Graphique 10. Le volume de travail qui vous est demandé est compatible avec les contraintes qu’implique cette situation de confinement
Les raisons de ces jugements opposés sont à explorer plus avant mais quelques premiers résultats indiquent, très schématiquement, un fort contraste entre des étudiants, nombreux, connaissant de « bonnes » conditions de confinement, pas isolés, ayant une pièce pour eux, peu de charges quotidiennes, pas d’emploi à côté, ayant réussi à maintenir un fort investissement dans les préoccupations universitaires etc. et les autres, moins nombreux mais qui expérimentent des situations beaucoup plus défavorables[1]. Que ces derniers aient répondu au questionnaire témoigne néanmoins de ce qu’ils ont réussi à maintenir vivaces des préoccupations universitaires et un lien avec l’institution. Les étudiants les plus désaffiliés restent, rappelons-le, invisibles avec ce dispositif d’enquête.
Il n’y a pas de mise en cause systématique du corps enseignant mais certains soulignent, dans leurs commentaires libres, que les enseignants-chercheurs, individuellement ou en équipe, sont très inégalement à l’aise avec la situation et le passage à l’enseignement à distance.
La modification (ou non) des exercices demandés implique un surcroit de travail, une accumulation des remises de travaux à certaines dates et donc un engorgement du flux de travail, un déficit de coordination sur les rendus qui se traduit notamment par un éparpillement des consignes, etc. Il n’est pas possible de restituer de manière nuancée dans cette synthèse courte les 143 commentaires rédigés par les étudiants sur la quantité de travail et le type de devoirs qui leur sont demandés. Certains sont assez véhéments, la majorité plus pondérés. Les quelques citations suivantes permettent de souligner des récurrences dans les discours étudiants, qui mêlent conditions matérielles et psychologiques de confinement et difficultés spécifiques liées au travail à distance[2] :
« Je rencontre énormément de difficultés en cette période de confinement avec la quantité de travail fournie, qui est, d’une part, plus élevée qu’en temps normal, et, d’autre part, absolument pas adaptée à la situation actuelle. J’ai la charge d’un adolescent de 14 ans, auquel je dois donner des cours régulièrement. Nous partageons un ordinateur pour trois, dont un collégien, moi-même étudiante, et mon compagnon, qui est en recherche d’emploi. » (Femme, 20 ans, Licence)
« Je fais partie des étudiants qui ont du mal à gérer le travail scolaire, les obligations familiales et le travail. Étant [travailleuse hospitalière], mon employeur a augmenté mes heures de travail et j’ai été contrainte d’accepter au vu de ma situation financière (prêt étudiant + Frais de véhicule) » (Femme, 20 ans, Licence)
« Personnellement, je trouve que les devoirs en groupe ne sont pas adaptés à la situation actuelle car il est difficile de travailler avec d’autres personnes à distance. » (Femme, 21 ans, Licence)
Étant à mon deuxième droit à la bourse, si je ne valide pas mon passage en L2, je n’obtiendrai de bourse pour l’année prochaine, et donc serai contraint d’arrêter pour le moment mes études en faculté, pour pouvoir subvenir à mes besoins primaires ( Alimentaire, logement, etc…) et donc à mon indépendance ( il m’est impossible de retourner chez des parents ). Ayant eu des difficultés avec la diffusion des informations de ma faculté, j’ai des préoccupations quant à la validation de certaines domaines de ma licence, et espère pouvoir les rattrapés en période de rattrapage. Voilà ma principal préoccupation, de laquelle logiquement découle mes réponses précédente, ne souhaite pas arrêter des études dans lesquelles, après une réorientation, j’ai trouvé ce qu’il me passionnait d’apprendre. Homme, 20 ans, Licence
« La charge de travail est plus importante que d’ordinaire, dans une situation extraordinaire. Bien qu’on soit chez nous, c’est pas pour autant que nous somme en capacité de travail. Certains étudiants ont leur proches à hôpital, d’autre ont ou vont devoir gérer des décès, certains travaillent comme énormément pour combler les manques de personnel. Et je pense que surcharge de travail scolaire nous donne juste l’impression de nous noyer. » (Femme, 28 ans, Licence)
« Mes journées se ressemblent énormément et malgré le temps disponible, et mes nombreux essais, il m’est quasiment impossible de travailler et d’avancer sur les écrits demandés, manque de motivation, impression de tourner en rond, perte d’envie, cela est très stressant et perturbant. L’avancement du mémoire de recherche est bloqué car les entretiens ne peuvent pas se réaliser, le directeur de mémoire m’encadre bien mais c’est difficile malgré tout. » (Femme, 23 ans, Licence Professionnelle)
La charge de travail pendant le confinement à presque doublé par rapport à ce qui nous est demandé habituellement. en plus de cela les travail de groupe on été maintenu ce qui rend le travail difficile puisqu’on ne peut pas se voir (Femme, 22 ans, Master 1)
Si l’on nous donne notre titre plus tard et qu’on ne peut donc pas prendre de poste avant au moins septembre, en sachant que je ne peux pas travailler dans mon job étudiant habituel (fermé jusque juillet minimum), financièrement ça va être compliqué (Femme, 23 ans, Master 2)
L’impossibilité d’aller à la bibliothèque universitaire, souvent mentionnée, pose problème à certains : lieu de socialisation qui établit une césure avec la vie quotidienne, elle permet à beaucoup de se concentrer, d’avancer sur les travaux à rendre, voire de disposer d’un outil informatique.
Pris dans l’économie domestique et psychologique du confinement, le temps que les étudiants disent pouvoir consacrer au travail universitaire est relativement faible : deux heures pour plus d’un quart d’entre eux et entre deux et quatre heures par jour pour 64 % des répondants (graphique 11).
Graphique 11. Combien de temps par jour (en nombre d’heures) estimez-vous pouvoir consacrer à votre travail pour vos études ? (Appuyez-vous sur l’expérience de ces derniers jours, sans sur-déclarer ni sous-déclarer).
Il faudrait croiser plus systématiquement que nous ne pouvons le faire ici ces jugements sur le volume de travail universitaire demandé et le temps disponible pour le réaliser avec les réponses sur les situations matérielles et sociales des étudiants. Ces analyses viendront dans un second temps. Gageons – c’est une hypothèse raisonnable – qu’existe en la matière un cumul des inégalités, dont il faudrait mesurer l’ampleur. Quelques premiers résultats montrent ainsi que ceux qui déclarent un niveau de confort économique inférieur à la moyenne[3] sont aussi plus nombreux à avoir un job étudiant, à en être privé pendant le confinement, à estimer le travail demandé plus important que d’habitude et peu compatible avec le confinement, notamment parce qu’ils disposent moins souvent que la moyenne d’une pièce dans laquelle s’isoler et sont moins bien équipés que la moyenne : ils sont ainsi près de deux fois plus nombreux (12%) que le reste des étudiants à ne pas disposer d’ordinateur personnel, à travailler et consulter internet exclusivement sur leur téléphone portable.
[1] Qui, encore une fois, ont répondu à l’enquête et ne sont donc pas les plus éloignés des préoccupations universitaires.
[2] Nous avons pris soin de faire figurer ici des citations d’étudiants de licence, de master, et de varier les filières d’inscription.
[3] Ils ont répondu 5 ou moins à la question « Si vous deviez évaluer votre situation financière et matérielle sur une échelle de 1 à 10 (1 étant une situation de grande précarité économique et 10 une situation confortable), où vous situeriez-vous ? Ils représentent 36,7% de l’échantillon.
L’une des questions ayant motivé la réalisation de ce questionnaire était la suivante : en situation de crise sanitaire et pendant la mise en œuvre de la continuité pédagogique, combien d’étudiants sont-ils tombés malades ou ont-ils eu un proche touché par le virus ? Ils sont 22 (3,3%) à déclarer avoir développé des symptômes du Covid-19, pendant que 28,3% déclare ne pas savoir s’ils ont été infectés ou non. La prévalence avérée du virus est donc faible. Ce résultat est également à relier à la politique française de dépistage en mars-avril 2020 : un certain nombre des étudiants qui ont répondu « ne pas savoir » s’ils avaient eu le Covid-19 décrivent, dans la question consacrée aux autres pathologies subies pendant le confinement, des syndromes grippaux pouvant évoquer ce virus : ils ont donc fait preuve d’une certaine prudence déclarative. Les récits associés au Covid-19 (question ouverte), parfois très détaillés, soulignent l’incapacité à suivre les cours pendant cette maladie.
Les étudiants répondants sont peu nombreux à avoir contracté le Covid-19, mais le virus est présent dans leur vie et leurs préoccupations quotidiennes. Ils se le représentent comme une menace importante : alors qu’il leur était demandé d’évaluer, sur une échelle de 1 à 10, leur inquiétude relative à une contamination par le Covid-19 (graphique 5)[1], un tiers a répondu 7 ou 8 et plus de 10% 9 ou 10. Cette crainte trouve un terrain favorable dans la contamination de certains proches : 22,7% des étudiants disent avoir eu des proches contaminés. La notion de « proche » est vague et c’est précisément ce qui en fait l’intérêt, notamment pour des études ultérieures[2]. Le degré de proximité de ces cas de contagion est extrêmement variable mais les membres de la famille et les amis proches sont nombreux et certains relatent le choc psychologique lié à la mort de grands parents, de parents ou de connaissances plus ou moins proches.
La focalisation médiatique et institutionnelle sur le Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres problèmes de santé : pendant cette période, 24% déclarent avoir eu des problèmes de santé autres que le Covid, allant du rhume, de crises d’eczéma à des maladies chroniques (diabète ou maladie de Crohn par exemple) plus ou moins graves, en passant, le plus souvent, par des problèmes psychologiques. Nombre d’étudiants évoquent des syndromes anxieux, dépressifs, ou des crises d’angoisse attribuées notamment au confinement, à la solitude et à la peur de la contamination par le coronavirus. Ces difficultés psychologiques liées à l’épidémie et au confinement, et leurs implications sur les études, ne doivent pas être minorées.
Graphique 5. Degré d’inquiétude de contracter le Covid-19
Une certain nombre de déclarations viennent incarner ces angoisses, parmi lesquelles : « personnellement, c’est extrêmement stressant. Que ce soit pour les courses (d’un point de vue économique), pour les études (valider et trouver un master) pour la santé de mes proches et la mienne… d’autant plus que j’ai eu un décès suite à ce virus dans ma famille. Je dors très mal la nuit, par conséquent, la journée j’essaie de me reposer, mais je ne travaille pas… » (sic).
Associée à la situation de confinement, cette inquiétude de la contagion, exprimée très clairement par certains dans leurs réponses libres, se traduit par un fort stress, des difficultés de sommeil et surtout, fait massif, par une difficulté à se concentrer (graphique 6). Bien loin d’un temps libéré, propice à la réflexion et à l’introspection, nombre d’étudiants ont plutôt fait l’expérience de l’ennui et d’une incapacité à finaliser leur temps. En termes relationnels, on relève la fréquence de situations polaires (et pourtant parfois exprimées par le même enquêté) : l’augmentation des tensions avec les co-confinés (33%) et un sentiment de plus grande proximité avec eux (44%).
Graphique 6. Dans cette période de confinement et par rapport à la situation antérieure vous…
Si l’inquiétude face au virus est manifeste, celle concernant l’avenir (graphique 7), particulièrement les études, est plus intense encore : 60% se déclarent très inquiets (plus de 8 / 10 sur l’échelle de l’inquiétude) quant à leurs études.
Graphique 7. Degré d’inquiétude relative aux études
Les causes majeures d’anxiété sont nombreuses, et certaines viennent se surajouter aux incertitudes engendrées par les mouvements de grèves contre le projet de réforme des retraites et contre les orientations prévisibles de la future loi de programmation pluri-annuelle de la recherche, notamment la rétention des notes du premiers semestre, souvent évoquées, particulièrement par les étudiants de Licence. Les inquiétudes concernent au premier chef la question de l’évaluation, comme l’exprime cette déclaration :
« J’aimerais vraiment (et je pense que je suis loin d’être la seule) avoir plus d’informations sur comment nous allons être évalués… Même si aucune décision n’est prise, au moins avoir connaissance de ce qui pourrait éventuellement se mettre en place. Difficile de travailler et de se concentrer en cette période plus qu’incertaine, alors devoir rajouter à cela le stress de se diriger vers l’inconnu n’aide en rien… Bon courage pour la suite du confinement, prenez soin de vous et de vos proches. »
Les inquiétudes sur l’évaluation concernent celle du second semestre (76,2% des répondants), l’organisation des sessions de rattrapage du premier semestre (51,3%) et la validation de l’année (74,3%). Autre motif récurrent d’angoisse : les incertitudes relatives aux stages (report et annulation notamment), parfois précisées dans les questions libres et qui se traduisent par la peur d’arriver peu préparé sur le marché du travail. Les craintes sont aussi parfois plus génériques et moins définies : s’exprime ainsi une appréhension générale sur « l’orientation future et l’avenir en général » (51,5%), qui se décline chez les étudiants de licence inscrits dans des disciplines particulièrement sélectives, par la crainte de rester à la porte des masters. Dans certaines filières, la peur de ne pas obtenir à temps le titre permettant d’exercer, est source d’anxiété. Enfin, la peur de « ne pas y arriver », les difficultés liées au fait de travailler seul ou encore le fait de ne pas avoir fait le programme concernent un quart à un tiers des répondants.
[1] Ce résultat est nettement tranché, même si la question, « Si vous deviez évaluer votre niveau d’inquiétude concernant le risque de contracter le Covid-19, à combien s’établirait-il? » souffre d’une certaine ambivalence : l’angoisse peut être référée par les uns au risque de contagion, par d’autres à la sévérité de la maladie elle-même.
[2] On peut d’ailleurs se demander si cet épisode de crise n’a pas été, dans une certaine mesure, un moment de réouverture ou de redéfinition des frontières de la proximité familiale : on relève dans les questions ouvertes sur le sujet plusieurs mentions de grands oncles et grands tantes.
Alors que 8,2% des étudiants sont restés seuls dans leur logement pendant le confinement (graphique 3), près des trois quarts des répondants ont vécu cette période avec une à trois personnes. La composition des ménages confinés est très variable et inclut selon les cas des parents, des enfants, des amis, le compagnon ou la compagne, des membres de la famille plus ou moins éloignée, etc. Les deux tiers des étudiants ont passé cette période avec au moins un de leurs parents, près de la moitié (45 %) avec leurs frères et sœurs, un quart (24,5%) avec leur compagnon ou compagne, parfois dans leur belle-famille. Quelques-uns (N = 14) ont des enfants ou étaient confinés avec des enfants, ou avec leurs grands-parents (N = 14). Les situations de colocation sont rares : 2%.
Graphique 3. Avec combien de personnes êtes-vous confiné.e?
Le confinement s’est par ailleurs traduit par une intensification des contacts (notamment téléphoniques) avec la famille, les amis et, moins souvent, avec les camarades de promotion (graphique 4). Ainsi, ils sont 28% à avoir eu des contacts beaucoup plus fréquents et 35% à avoir eu des contacts un peu plus fréquents avec leur famille ; 17,1% ont eu des contacts beaucoup plus fréquents et 28% ou un peu plus fréquents avec leurs amis. En revanche, près d’un quart a eu des contacts un peu ou beaucoup moins fréquents avec ses camarades de promotion.
Cette fréquence des contacts, concentrée sur le cercle familial et amical, n’a pas empêché 69 % des étudiants de s’être senti « plus isolés que d’habitude ». Cette proportion est encore plus forte parmi la minorité de l’échantillon (8%) à avoir traversé le confinement en solitaire : ces derniers se sont sentis plus isolés que d’habitude dans près de 8 cas sur 10. Le confinement a été particulièrement éprouvant psychologiquement pour ces étudiants. Le téléphone et les appels en visioconférence ne compensent qu’imparfaitement, de leur point de vue, les relations en chair et en os.
Graphique 4. Depuis le confinement, les contacts (notamment téléphoniques ou sur les réseaux sociaux) avec vos ami.e.s, votre famille, vos camarades de promotion ou d’autres personnes sont-ils plus ou moins fréquents que d’habitude ?
Les étudiants de licence ont été confinés en moyenne dans des ménages plus grands que les étudiants de master : ils sont plus souvent retournés chez leurs parents et habitent moins souvent avec leur compagnon, ce qui s’interprète comme un effet d’âge : les étudiants de licence sont plus jeunes et moins souvent installés en couple.
On constate en effet un mouvement de retour massif dans la sphère parentale : près de la moitié des étudiants (48,9 %) a quitté son logement pour rejoindre des parents ou des proches. Les raisons évoquées pour cette re-cohabitation familiale, fournies dans l’une des questions ouvertes du questionnaire, sont en premier lieu la peur de l’isolement, parfois le désir d’aider des proches, mais elles sont également matérielles : ressources financières limitées, caractéristiques du logement, qu’il s’agisse de sa taille (les chambres du Crous et leurs 9m2 sont souvent mentionnées), du manque de fenêtres ou de l’absence d’internet. Enfin, les difficultés relationnelles avec les colocataires ont pu motiver ce retour dans le giron familial, qui a d’ailleurs pu être imposé par les parents (« Mes parents m’ont ordonné de les rejoindre avant même le début du confinement. »). Il s’impose aussi parfois par la force des automatismes d’une cohabitation parentale pendulaire, rythmée par la fréquentation de l’université (« Quand je n’ai pas cours, je rentre chez mes parents donc quand les facs ont fermé, c’était un automatisme de rentrer »).
Ce retour vers la famille a permis à beaucoup d’étudiants de bénéficier de conditions d’hébergement jugées plus propices à cette période : près des deux-tiers (62,9%) ont été confinés dans une maison avec jardin ou terrasse, majoritairement (53,4%) en ville. Cependant, un quart (24,9%) des étudiants a vécu dans un logement sans accès extérieur et 2% d’entre eux sont restés en résidence universitaire.
L’un des enjeux de cette étude concerne l’incidence de la crise sanitaire sur les conditions d’études. Alors que beaucoup d’étudiants précisent des conditions de logement propices au travail universitaire (« présence d’un bureau pour travailler », « d’une chambre pour chaque enfant » etc.), près d’un sur cinq (130), déclarent ne pas avoir eu de pièce dans laquelle s’isoler (souvent, alors, ils partagent une chambre avec un membre de la fratrie ou dorment dans le salon).
Précisons : un peu plus de 60% des étudiants peuvent s’isoler quand ils le veulent dans un espace tel qu’un bureau ou une chambre pour travailler, 20% peuvent s’isoler dans ce type de pièce à certains moments de la journée seulement, 11% jamais, ce qui rend difficile la conciliation entre la vie universitaire et de la vie quotidienne. Le constat général de cette étude est, sans grande surprise, le contraste fort entre une proportion non négligeable d’étudiants ayant connu des conditions de confinement jugées somme toute confortables (ce que certains expriment dans leurs commentaires) et des franges numériquement non négligeables de situations diversement défavorables.
Ainsi, lorsque l’on regarde leurs tâches quotidiennes, alors que 62,4% des étudiants s’occupent (exclusivement) d’un animal de compagnie, certains cumulent d’importantes charges quotidiennes (des personnes à charge notamment) associées au confinement. Garde d’enfants et aide aux devoirs concernent respectivement 17% et 29% des cas. Un cinquième des étudiants (19,6%) aident des personnes malades ou fragiles, et 15,8 % leurs parents, ces situations pouvant se recouvrir. Quelques cas, statistiquement marginaux, permettent de mesurer l’étendue du spectre des situations sous le rapport des charges induites par le confinement : alors que 7% disent ne s’occuper de personne de manière régulière, certains, infirmiers en Ehpad ou enfants d’agriculteurs aidant aux tâches quotidiennes de l’exploitation agricole familiale, sont sur-sollicités pendant cette période[1]. Par ailleurs, parmi les étudiants enquêtés, 11 sont parents d’un ou deux enfants. Enfin, outre les personnes charge, certains étudiants ont vu leur volume horaire de travail salarié augmenter. Nous y reviendrons.
Des analyses ultérieures réalisées à partir de l’origine sociale devraient permettre de tester l’hypothèse d’inégalités liées au milieu d’origine dans ces différences de situations.
[1] Les résultats de cette question sont à interpréter avec des réserves dans la mesure où un problème de codage a obligé certaines personnes, au début de la passation, à déclarer des charges quotidiennes alors qu’elles n’en avaient pas nécessairement – ce qu’elles mentionnent parfois dans la question ouverte suivante. Ce problème a été réglé en cours de passation et avant les relances.
Envoyé en premier lieu à l’ensemble des étudiants du département de Sciences sociales à partir du 8 avril, le lien vers l’enquête en ligne est resté actif un mois, avec une relance à mi-parcours. Il a été transmis aux mêmes périodes, par l’intermédiaire de collègues, aux étudiants des autres départements de philosophie, sciences de l’éducation et psychologie composant l’UFR SHSP, et plus marginalement aux étudiants d’autres UFR (lettres, arts, droit, sciences, notamment). À la date de clôture de la phase de collecte, on dénombrait 671 répondants. L’échantillon est substantiel mais ne saurait être tenu pour représentatif : compte tenu des choix et modes de passation, certaines composantes sont fortement surreprésentées par rapport à la composition des étudiants de l’UPJV, comme les sciences sociales [1] (27%), la psychologie (31%) et les sciences de l’éducation (12%) (graphique 1). Ce biais d’échantillonnage est lié tout d’abord aux choix et modes de diffusion : listes officielles constituées sur moodle et relances directes par les enseignants pour la mention sciences sociales (tous niveaux d’études confondus) et pour la mention sciences de l’éducation en L1 dans laquelle les enseignants sociologues, ethnologues ou démographes interviennent (enseignements de portail L1), alors que seuls certains enseignants ont été sollicités et ont collaboré à l’enquête dans d’autres composantes, sur la base de réseaux d’interconnaissance entre enseignants. Ce choix a été délibéré, pour faciliter la passation et ne relève en aucun cas d’une logique de mise à l’écart de certaines disciplines ou organisations de l’UPJV. Il se peut également que le lien ait été diffusé par les étudiants eux-mêmes, via leurs réseaux sociaux.
Graphique 1. Composante ou UFR d’inscription des répondants
L’inégale familiarité des étudiants vis-à-vis des enquêtes par questionnaire peut également expliquer ces différences d’effectifs de répondants : par exemple, les étudiants de sciences sociales (ou de psychologie) sont très familiers de ce format et ont pu y trouver un intérêt pédagogique plus évident que ceux d’autres départements.
En revanche, aucune explication simple, complétant celle de la féminisation des filières en sciences humaines (environ 70% à l’échelle nationale[2]), ne permet d’interpréter, à ce stade de l’analyse, l’énorme surreprésentation des femmes : elles représentent 82% de l’échantillon.
Autre biais caractéristique de ce type d’enquête réalisée par des enseignants en direction des étudiants, pour laquelle la participation est fondée sur la base du volontariat : il est plus que probable que ceux qui ont répondu sont ceux qui sont le plus en prise avec l’institution ; ceux qui ont pu et su maintenir leur implication dans les études. L’enquête laisse donc dans l’ombre les étudiants les plus désaffiliés.
En termes de niveau d’inscription (graphique 2), les étudiants de licence – presque tous en formation initiale – représentent 78 % de l’échantillon, les licence 1 constituant à eux seuls un tiers des répondants.
Graphique 2. Niveau d’inscription des répondants
Certes, ce premier cycle de formation présente les effectifs les plus importants. Néanmoins, que les étudiants de licence aient répondu si nombreux est une satisfaction, puisqu’ils sont souvent considérés comme ayant le lien le plus fragile à l’institution universitaire. A défaut d’être représentative des étudiants de l’UPJV dans leur ensemble, la population étudiée est suffisamment variée pour permettre de saisir nombre d’enjeux relatifs au confinement et à l’enseignement à distance. Le constat général, détaillé dans cette synthèse, est le fort contraste entre les situations moyennes ou très fréquentes et celles de marges, numériquement plus ou moins importantes, qu’il ne faut pas exclure de l’analyse. A titre d’illustration : si l’essentiel des étudiants de l’UPJV est globalement bien équipé d’un point de vue informatique et a un accès convenable voire bon à internet, quelques-uns travaillent exclusivement sur leur téléphone portable et n’ont qu’un accès intermittent à internet. Nous y reviendrons.
Les variables sur les origines sociales (profession du père et de la mère) sont imparfaitement renseignées : l’information sur la profession du père est manquante pour un quart des cas, cette proportion étant de 17% pour la profession de la mère.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, brossons un très schématique portrait de la population des étudiants ayant répondu au questionnaire : retenons que ces étudiants sont pour l’essentiel des étudiantes. L’étudiante médiane a 20 ans. Elle a un frère ou une sœur. Un quart en a deux ou plus, le maximum s’établissant à 12. Cette étudiante est boursière dans un peu moins de deux cas sur 3 (408 étudiants, soit 61% des répondants ont une bourse sur critères sociaux).
Le recrutement social des répondants est plus populaire que celui de l’ensemble des universités françaises. La proportion de pères membres des classes moyennes et supérieures (26% de cadres et 18,9% de professions intermédiaires) est inférieure à la moyenne nationale (respt. 34,1% et 14,4%[3]). À l’inverse, on constate une sur-représentation des enfants issus de catégories populaires : 12% ont un père employé et 31% un père ouvrier, contre 15,6 % et 11,7% pour l’ensemble des étudiants inscrits dans une université française (tableau 1).
Tableau 1. Origines sociales des étudiants de l’UPJV (en % des PCS déclarée[4])
Professions et catégories sociales
PCS du père
PCS de la mère
Agriculteur exploitant
2,40%
0,40%
Artisan commerçant, chef d’entreprise
9,50%
4,40%
Cadre et professions intellectuelles supérieures
26%
13,70%
Profession intermédiaire
18,90%
18,60%
Employé
12%
43,30%
Ouvrier
31%
9,50%
Inactif (au foyer, invalidité etc.)
0,20%
10,10%
Total
100
100
L’origine sociale des répondants varie cependant selon qu’on la mesure par la profession du père ou de la mère. Les mères des enquêtés sont plus souvent inactives (au sens de l’Insee) et exercent des métiers peu qualifiés : 52,8% sont employées ou ouvrières.
L’importante proportion de boursiers laisse par ailleurs supposer une surreprésentation des étudiants d’origine populaire parmi ceux qui n’ont pas renseigné la profession des parents, renforçant le constat d’une forte ouverture de l’UPJV aux étudiants issus des catégories sociales les moins bien dotées économiquement.
Enfin, 23 % travaillent à côté de leurs études. Plus de la moitié de ces étudiants salariés n’a pas pu assurer son emploi pendant le confinement mais certains ont fait davantage d’heures que d’habitude. Nous y revenons en détail dans la dernière partie de cette synthèse.
[1] On remarquera par ailleurs que les échelles administratives retenues pour opérer les regroupements dans le graphique 1, sont variables et vont de la composante à l’UFR. Une remarque sur le croisement avec certaines variables, comme la composante d’inscription : il n’est pas possible eu égard à la composition et aux effectifs de la population d’étude. Ce n’était d’ailleurs pas souhaité par les concepteurs de l’enquête, qui ne participent en aucun cas à un audit sur les performances différentielles des différents UFR en matière de continuité pédagogique.