Je suis Pauline, j’ai étudié à l’université de l’UQAM (Université du Québec à Montréal) au Canada durant 2 semestres en 2019-2020 avec le programme d’échange BCI. J’ai validé mes semestres 3 et 4 (deuxième année de licence) de la Licence de Sociologie (intitulé canadien = Programme court de premier cycle en études individualisées – échange (profil année) (0474)).
Qu’est-ce qui t’a motivée à partir ?
Partir à l’étranger dans le cadre de mes études universitaires me tentait beaucoup. C’était l’occasion de voyager tout en continuant mes études, d’être accompagnée par mon université dans mes démarches et de bénéficier des frais universitaires de mon université en France, peu élevés comparés à ceux des universités nord-américaines. Le fait d’être étudiante m’a permis de découvrir un autre pays en y vivant pendant une certaine période. J’avais toujours rêvé d’aller au Canada et plus particulièrement à Montréal. J’avais beaucoup entendu parler de cette ville multi-culturelle, de sa réputation accueillante et de son côté français/américain. Grâce à mon échange, ce rêve a pu se réaliser. Les choix de cours sont également différents ce qui nous permet d’élargir nos connaissances dans notre domaine d’études et d’avoir une belle expérience à évoquer pour notre parcours professionnel par la suite. Enfin, partir seule au bout du monde était aussi une sorte de challenge pour moi. J’avais besoin de me dépasser et en quelque sorte de me prouver que j’en étais capable.
Comment as-tu organisé ton départ ?
Il faut savoir que la préparation d’un échange universitaire doit se faire à l’avance. J’ai commencé à assister à des réunions d’information, à prendre rendez-vous à la DRI (Direction des Relations Internationales de l’UPJV) et avec mes professeures chargées des échanges universitaires pour m’occuper de mon dossier un an avant mon départ, soit en septembre 2018 pour ensuite l’envoyer au service des Relations Internationales de l’UPJV en janvier 2019. Il faut que celui-ci soit en effet d’abord accepté en France. Une certaine moyenne générale est requise ainsi qu’une bonne lettre de motivation et des recommandations de professeur∙es. Le choix des cours doit également être mis dans le dossier. J’ai ensuite reçu une réponse (positive :)) de l’UQAM, après avoir été acceptée en France en mars 2019 pour un départ prévu en août 2019. J’ai aussi été en contact avec une étudiante de l’UPJV qui était alors à Montréal et à l’UQAM dans le même domaine que moi. Je l’ai d’ailleurs rencontrée quand elle est revenue en France quelques mois avant que je parte.
J’ai par la suite réfléchi au type de logement que je voulais. Il faut savoir que les places dans les résidences universitaires de l’université d’accueil sont très limitées et ainsi partent très vite. Pour ma part, j’avais plutôt opté pour une colocation. J’ai alors été sur le groupe Facebook « Colocation Montréal » pour faire quelques recherches mais ne pas pouvoir visiter avant de louer quelque chose m’embêtait beaucoup. Mon billet d’avion ensuite réservé (début juin 2019) et donc connaissant ma date d’arrivée, j’ai décidé de louer un Airbnb pour me permettre de visiter sur place (je suis arrivée environ 2 semaines avant ma rentrée). Mais n’ayant pas trouvé de colocation, j’ai finalement pris une chambre dans une résidence universitaire privée (qui n’était rattachée à aucune université) que j’avais aperçue dans les rues de Montréal.
Courant juin 2019, j’ai également créé ma demande de bourse Mermoz. Il s’agit d’une bourse internationale valable pour un seul échange universitaire. Elle peut être cumulée avec la bourse du Crous. Cette bourse m’a été délivrée en deux fois : une fois en décembre pour les mois de septembre à décembre et une autre fois en juin pour les mois de janvier à avril. La bourse est financée selon le nombre de jours sur place, dans la limite minimum de 2 semaines et maximum de 26 semaines.
Je n’ai pas non plus oublié de m’occuper de ma sécurité sociale, de ma demande de CAQ (Certificat d’acceptation du Québec) ainsi que du permis d’études et de mon passeport. Pour le Canada, il est nécessaire de faire ses données biométriques (déplacement sur Paris).
Après avoir effectué toute cette préparation administrative (qui est plus importante pour un séjour d’un an que d’un semestre), je me suis occupée de mon forfait téléphonique et de ma carte bancaire pour faire en sorte qu’ils soient internationaux. Je me suis aussi beaucoup renseignée sur la ville et sur mon université d’accueil via son site internet. J’ai également préparé petit à petit mes valises et retiré un peu de dollars canadiens dans un bureau de change pour avoir de la monnaie sur place. Ne pas oublier dans les bagages les adaptateurs électriques ainsi que des vêtements d’hiver comme d’été ! Le Canada est réputé pour ses températures très froides l’hiver mais il ne faut pas oublier ses températures très chaudes l’été !
Comment s’est passé ton premier cours ?
Mon premier cours était un cours sur les mouvements sociaux. Les cours à l’UQAM se font par tranche de trois heures. En tant qu’étudiante en échange, je devais prendre minimum quatre cours par semestre. J’avais donc 12 heures de cours par semaine. Au début de chaque semestre, chaque professeur⋅e présente une proposition de modalité d’évaluation à sa classe (tel examen comptera pour tel pourcentage de la moyenne finale du cours). La classe peut donc voter pour répartir ces pourcentages de sorte qu’ils conviennent au plus grand nombre. Les heures de cours sont donc moins conséquentes mais cela nous laisse plus de temps pour notre travail personnel. Je n’ai pas eu de partiels comme en France. Pour chaque matière, il fallait rendre un dossier final, à faire seule ou à plusieurs, à la fin du semestre sur le sujet de notre choix en lien avec la matière et validé par le/la professeur⋅e.
J’ai vraiment apprécié cette possibilité de choisir mes cours. J’ai pu m’orienter vers des matières qui me plaisaient particulièrement. Par exemple, j’ai beaucoup aimé mon cours sur la sociologie des médias et des industries créatives. Par ailleurs, cette matière n’est pas proposée à l’UPJV.
Les enseignant⋅es sont très bienveillant⋅es et disponibles. Durant mon premier cours, j’ai forcément été confrontée à l’accent québécois des professeur⋅es mais aussi des élèves. Même si ça n’a pas été facile au début, je me suis quand même habituée. Il faut savoir qu’il y a aussi beaucoup d’étudiant⋅es français⋅es au Québec. Nous ne sommes pas seul⋅es à être dépaysés au début ce qui est plutôt rassurant. L’ambiance est aussi différente. Par exemple, les élèves tutoient les professeur⋅es. C’est assez bizarre au début mais cela permet d’enlever cette notion de figure d’autorité. Nous nous sentons plus à l’aise. Les notes enfin sont en lettres au Québec, ce qui peut surprendre au début mais qui paraît évident ensuite connaissant l’influence américaine au Canada.
Tu pourrais nous décrire brièvement ton quotidien à l’université de l’UQAM ?
L’UQAM est une très grande université répartie sur plusieurs pavillons dans la ville. Étant en sociologie, deux pavillons différents me concernaient. L’université organise une journée d’accueil avec une visite des lieux pour nous permettre de mieux nous intégrer avant la rentrée. Tout est bien indiqué et assez bien pensé. Par exemple, l’université propose un accès direct au métro. L’arrêt « Berri – UQAM » permet d’y accéder directement sans avoir à sortir à l’extérieur (ce qui est pratique l’hiver quand il fait très froid). Il y a également énormément d’étudiant⋅es étrangers ce qui permet de faire de belles rencontres et de s’étonner à parler espagnol au Canada sous -20°C. L’université accueille environ 40 000 étudiant⋅es dont plus de 3 000 étudiant⋅es étrangers. Pour ce qui est de l’administration, un Registrariat est présent dans l’université. C’est une sorte de scolarité pour toutes les filières confondues. L’UQAM propose aussi toutes sorte d’activités comme des activités sportives. Si vous voulez vous renseigner un peu plus, je vous conseille vraiment d’aller voir son site internet ou encore sa page Instagram.
Tu as transmis quelques photos. Quels souvenirs elles t’évoquent ?
Montréal est une ville dynamique et festive. Il y a tout le temps des événements prévus en été comme en hiver. C’est une grande ville dans laquelle on se sent bien. Les gens sont accueillants et bienveillants avec vous. La ville a également beaucoup de caractéristiques américaines. C’est un peu les Etats-Unis mais sans la barrière de la langue. Y vivre l’été est aussi totalement différent qu’y vivre l’hiver. Les températures sont extrêmes l’hiver (jusqu’à -40°C) et il fait nuit très tôt, tout est donc plus calme. Durant mon séjour, j’ai pu aller tout en haut du Mont Royal l’été et l’hiver. On voit bien la différence sur les photos. J’ai également pu faire un road trip dans l’arrière-pays, goûter à la fameuse poutine (un délice) ou encore participer à la grande marche pour le climat. Montréal est une ville culturelle engagée magnifique.
Je vous montre aussi quelques photos du voyage à New York que j’ai pu réaliser. C’est à environ 8h de Montréal en car, c’est donc très facile d’y aller. Ce voyage était vraiment incroyable !
Qu’est-ce que tu as envie de dire aux étudiant∙es qui hésitent à partir ?
J’ai envie de leur dire qu’il ne faut pas hésiter ! C’est une grande opportunité de pouvoir partir faire nos études à l’étranger. On sort de notre zone de confort pour connaître un autre style de vie. C’est un vrai bonus dans notre formation universitaire mais aussi dans notre formation de vie. Cela nous permet d’avoir une plus grande ouverture sur le monde et d’en apprendre sur un autre pays mais aussi sur nous-mêmes. Depuis cette expérience, j’ai plus confiance en moi et je suis fière d’avoir été capable de partir seule au bout du monde et d’en être revenue grandie. C’est une très belle aventure riche en découvertes et en rencontres qu’il faut saisir ! Si vous décidez de partir à Montréal, emmenez-moi avec vous, je re-signe direct ! Mais si vous hésitez encore ou que vous avez des questions, je serais très contente de vous aider ou même de vous rencontrer ! Je vous laisse mon mail : mrs09@hotmail.fr