Morgane – Espagne – Université Pablo de Olavide

Je suis partie à Séville – capitale de l’Andalousie en Espagne – étudier à l’université Pablo de Olavide. J’ai validé le second semestre de ma licence de sociologie – parcours ethnologie en 2015.

En utilisant le réseau d’échange Eramus, je voulais vivre une expérience enrichissante en allant – seule – à la rencontre d’une autre culture. Je souhaitais évoluer dans un autre environnement, développer mon sens de l’adaptation et du contact.

L’université Pablo de Olavide

L’université est excentrée du centre-ville de Séville mais est facilement accessible par les transports en commun tel que le métro (achat d’une carte de métro avec rechargement de 10€ qui permet d’avoir des tarifs réduits sur les trajets). Toutes les facultés sont réunies sur un campus entouré d’espaces verts, avec des installations sportives, une grande et riche bibliothèque accessible à tous et deux cafétérias, dont deux terrasses couvertes très agréable en période ensoleillée.

A la réunion de pré-rentrée, les Erasmus reçoivent une explication du fonctionnement de l’université (modalités d’inscription, choix des matières, facilités par un appareillage audio de traduction réservé aux élèves débutants). Une visite de l’université et de la bibliothèque ainsi qu’une description des sports proposés par l’université sont au programme de cette réunion. Il est proposé des cours d’espagnol qui équivalent à 6ects.  Le site internet de l’université met à disposition un guide très utile expliquant en détail le programme des matières, les modalités d’examens…

Le diplôme (appelé « grado) de sociologie dure quatre ans (en quatre cursus). Il y a 5 matières par semestre qui se répartissent entre cours théorique (appelé Enseñanza Basica) et travaux dirigés (appelé practica). Le diplôme de sociologie est plus rattaché à l’économie ou la politique (matière économie, sociologie politique, science de l’administration, sociologie du travail) et s’appuie sur les outils de méthodes quantitatives (technique de production et analyse d’informations, analyse avancée d’informations assistée par ordinateur).

  • Relation enseignant.e – étudiant.e

L’enseignement prime sur l’échange et le débat d’idées entre les élèves et le professeur. Il existe une « Aula virtual », un espace personnel sur le site internet de l’université qui regroupe toutes les matières choisies par l’étudiant. Cet espace personnel permet aux professeurs de communiquer avec leurs élèves, de mettre en ligne le cours théorique présenté durant la séance ou les textes conseillés à lire. Des cours tutoriaux sont proposés chaque semaine par les professeurs dans leurs bureaux.

  • Organisation des cours

L’université offre aux étudiants de sociologie en Erasmus, la liberté de choisir les matières qui composent les sciences sociales (sociologie, travail social et éducation sociale) mais aussi de pouvoir choisir une matière sur les cinq hors du tronc des sciences sociales. Elle donne aussi l’opportunité à l’étudiant de choisir ses matières dans le cursus qu’il souhaite (1ère, 2ème, 3ème ou 4ème années). Il est donc préférable de choisir ses matières en fonction de ses affinités plutôt que du niveau de l’étudiant. Le choix des matières est très important mais aussi difficile car il y a une multitude de choix et une grande liberté.

Les cours de sociologie se déroulent seulement durant la plage horaire 13h30 à 21h30 ce qui rend difficile l’organisation des cours.

  •  Mon choix de cours

J’avais choisi 3 cours en Sociologie (Structure social, Sociologie des migrations, relation d’inégalité de genre et inégalité d’opportunités). Et 2 cours en travail social (Anthropologie sociale et culturelle, processus psycho-social de l’intervention sociale) afin de faciliter l’organisation de mon emploi du temps (les cours en travail social se déroulent tout le long de la journée). L’étude de la sociologie dans cette université sévillane est très enrichissant et permet d’élargir ses compréhensions de la matière.

Les cours étaient très instructifs et les professeurs étaient compréhensifs à l’égard des Erasmus. Ils demandaient la même quantité et la même qualité de travail aux élèves Erasmus qu’aux étudiants espagnols. La plupart du temps, les étudiants espagnols restaient entre eux ainsi que les étudiants Erasmus.  Néanmoins, les étudiants espagnols restent très avenants en apportant des renseignements et de l’aide aux Erasmus . Les nombreux travaux en groupe imposés par les professeurs ont favorisé l’intégration des Erasmus et ont poussé à aller à leur rencontre : démarche d’autant plus indispensable lorsqu’on est la seule « Erasmus »  de toute la classe, ce qui était mon cas !

Se loger

Afin de ne pas avoir de surprise, il est préférable de chercher son logement directement sur place (se loger dans une auberge de jeunesse durant la période de recherche) car cela permet de visiter les appartements, de rencontrer son propriétaire, d’éviter les escroqueries ou dans le cas échéant d’une colocation, rencontrer les autres colocataires.

Si vous êtes à l’université Pablo de Olavide, il est préférable de prendre un logement proche d’une station de métro (à 20 minutes maximum à pieds du métro). Privilégiez par exemple un logement dans le secteur des stations de métro allant de « Parque de los Principes » à l’arrêt à « Nervion ».

Le prix moyen de location d’un appartement en collocation, se situe entre 200€ et 300€.  Les quartiers les plus agréables pour se loger se situent dans le quartier de Santa Cruz (le quartier historique), le quartier de l’Alameda et le quartier de Triana. Mon logement se situait à Triana. C’est un quartier typique et agréable situé à coté du fleuve, du centre ville et du métro. Le prix des loyers est très abordable.

Afin de faciliter mon adaptation et le bon déroulement de mon voyage Erasmus, j’ai vécu en colocation. La colocation apporte plusieurs avantages au niveau du prix du loyer, de l’échange et le partage avec les colocataires, une pratique d’une autre langue (anglais ou Espagnol) et aussi un soutien relationnel. Il est recommandé de choisir un logement avec l’air conditionné car à partir de la période de mi-mai les températures avoisinent les 35 degrés pour dépasser les 40 degrés en juin.

Pour trouver un logement, il y a des annonces pour des colocations affichées partout ou aux abords de l’université. Il existe aussi une agence à Séville  « Roommatesevilla » proposant des logements suivants les attentes et ne facturant pas de frais d’agence. Au niveau des sites internet, on peut trouver entre-autre « compartir un piso.com » et « easy piso » où les propriétaires voire même les agences postent des annonces régulièrement. Vous pouvez aussi vous inscrire sur les réseaux sociaux (Facebook) sur les groupes Erasmus tel que la page « Erasmus Club Sevilla » où souvent sont postées des annonces d’étudiants.

Vie étudiante

  • Vie nocturne

Les lieux publics et conviviaux tels que les parcs et les « bars » sont des lieux incontournables de la vie sociale sévillane. Les lieux très animés sont la Place de Alameda ou le quartier de l’Alfafa.  On y boit un rafraichissement accompagné de « tapas » à partager. Une des pratiques incontournables dans la vie sévillane, très prisée des jeunes sévillans est : le « botellon ». Cela consiste à acheter au supermarché des bouteilles d’alcool pour les consommer ensuite dans la rue, à la Place de Alameda ou au bord du Guadalquivir. Mais le gouvernement Andalou a prohibé et réglementé la tenue des bottelons sur la voie publique. Il a été mis en place des enceintes à ciel ouvert appelées « botellodromes »  très appréciés par les sévillans. C’est un regroupement spontané et improvisé de plusieurs personnes dans un même endroit.

  •  Erasmus club

 Il existe le Erasmus Club Sevilla ou ESN (Erasmus Student Netwoork). Ils proposent des soirées Erasmus toutes les semaines dans des discothèques ou Pubs (Le Bandalai, Ohio ou le Casino). En été, des discothèques en terrasses sont ouvertes et proposent des soirées Erasmus comme à l’Alfonso, le Belindo, le Rosso ou le Libano. Chacune de ces organisations Erasmus possèdent un groupe Facebook qui informe sur l’actualité des événements, les dates de soirées et le lieu et les promotions.

Ces organisations (Erasmus Club Sevilla, ESN et aussi WE LOVE SPAIN) organisent des voyages de groupe à des prix intéressants. J’ai eu l’opportunité de partir au Maroc et au Portugal. Pour le voyage au Maroc, nous avons traversé tout le pays afin de passer une nuit dans un campement de berbères dans le désert. Ce voyage m’a permis de découvrir une autre culture et des paysages extraordinaires malgré le statut de touriste que nous avions.  

J’ai également visité Albulferia au Portugal durant trois jours. Chaque jour nous nous sommes rendus dans trois plages différentes : Albuifeira, de Lagos et de Lagoa. Ce sont des plages magnifiques et très pittoresques. Le fait de partir en voyage de groupe permet de rencontrer de nouvelles personnes de pays différents, de partager des moments agréables et de tisser des relations avec elles.

L’organisation de ces voyages permet aux étudiants Erasmus de se rassembler et de faire connaissance. Par contre ce type d’organisation ne favorisent pas les échanges avec les espagnols. Beaucoup d’étudiants à la fin du séjour ont relevé qu’ils auraient voulu plus échanger et partager avec des espagnols.

Vous hésitez encore à partir ?

Je conseille vraiment la ville de Séville pour effectuer un Erasmus. Tous les étudiants que j’ai rencontrés ont vécu une expérience extraordinaire et enrichissante. Donc lancez-vous ! De Amiens, le mode de transport pour s’y rendre est rapide et abordable. Il y a une ligne aérienne Ryanair Beauvais-Paris à Séville à des prix très accessibles.

J’ai rencontré des étudiantes de différents pays : Italiens, Allemands, Belges, Polonais, Américains, Mexicains, Brésiliens. J’ai également tissé des relations avec des Espagnols tout au long de mon séjour et de ma colocation. Ces rencontres – très enrichissantes – permettent une prise de recul par rapport à sa propre culture mais aussi d’en comprendre une autre. Cette expérience m’a permis de m’adapter à tout type de situation. Je me suis retrouvée de nombreuse fois livrée à moi-même du fait de la barrière de la langue.  Il était difficile au début d’échanger avec les sévillans car ils parlent très vite et ont la particularité de ne pas prononcer les « s ». Enfin, d’un point de vue sociologique et ethnologique, cette expérience permet de développer son sens de l’observation, de la compréhension et de l’analyse d’une autre culture mais aussi d’un mode de vie !

N’hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements, que ce soit pour l’administratif, la ville en général, des conseils pratiques :Morgane.Erasmus@outlook.fr

Quelques mots sur Séville

Séville est une ville avec un patrimoine culturel très important. Elle articule des influences arabe, catholique (cathédrale de style gothique). Par exemple, Giralda est composée d’une partie catholique du haut et son ancien minaret musulman dans la partie du bas. Ces influences s’observent par son palais somptueux : l’Alcazar et ses jardins. La splendide Place d’Espagne retrace les 48 des 50 provinces d’Espagne en abordant pour chacune un moment important de son histoire.  Chaque année, des fêtes culturelles religieuses et traditionnelles y sont célébrées. Deux semaines se distinguent par l’organisation d’événements importants.

La semaine Sainte où chaque congrégation défile solennellement dans les rues de Séville jusqu’à la cathédrale et proposent des processions avec de somptueux chars appelés « pasos ».

La seconde fête est la « Féria de Abril », une fête populaire et traditionnelle qui célèbre l’arrivée du printemps. Elle rassemble les sévillans et les touristes autour de repas, de rafraichissements, de défilés de chevaux, de costumes traditionnels de flamenco des “sévillanas”, tout cela bercé au rythme de la “sévillane”, la danse originaire de Séville.

Les sévillans sont très accueillants, agréables, chaleureux et ouverts. Les habitants adorent se rassembler dans des lieux publics tels que les bars, au bord du Rio afin de partager et d’échanger. Le climat agréable de Séville favorise beaucoup les liens sociaux. D’ailleurs, la vie sociale de chacun reste très privilégiée pour la majorité des sévillans.