Je suis Maroussia, j’ai étudié à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au Canada durant 2 semestres lors de l’année universitaire 2018-2019. J’ai validé mes semestres 5 et 6 de la Licence 3 sciences sociales parcours sociologie.
Qu’est-ce qui t’a motivé à partir ?
Je souhaitais avoir une expérience d’études à l’étranger, hors Europe. Par ailleurs, j’aime les voyages et découvrir de nouvelles cultures. Je souhaitais aussi faire l’expérience de vivre seule, loin de mes proches. Les cours à l’UQAM m’intéressaient et certains intitulés faisaient écho et poursuivaient les enseignements que j’avais pu recevoir à l’UPJV. En même temps, certains nouveaux cours m’interpellaient particulièrement comme « Sociologie des sociétés autochtones » et « Sociologie de la culture ».
A côté des études, j’avais pour projet de prendre des cours de danse à l’Ecole de danse contemporaine de Montréal (EDCM) pour entretenir ma formation acquise en France.
Montréal est une ville très attractive et dynamique même sous moins 35 degrés en hiver, avec de nombreuses manifestations culturelles. C’est aussi une ville jeune, étudiante, cosmopolite dont l’UQAM est au cœur.
Comment as-tu organisé ton départ ?
Candidater pour étudier à l’étranger signifie d’abord passer par différentes étapes : remplir des dossiers, fournir des attestations, y compris à l’office d’immigration canadienne. Par exemple, il faut garantir et prouver qu’on a les ressources financières pour étudier un an à l’étranger. La DAI de l’UPJV nous guide sur certains aspects ainsi que les enseignants responsables des relations internationales.
Une fois acceptée, il faut bien anticiper et s’y prendre tôt pour préparer son voyage. J’ai comparé les prix proposés par les différentes compagnies aériennes avant d’acheter mon billet d’avion aller-retour (date de retour modifiable). Le logement n’est pas simple à trouver. En ce qui me concerne, j’ai choisi la colocation dans un appartement, ce qui se fait beaucoup à Montréal. J’ai cherché des appartements sur le site Kijiji (site de logement connu au Québec) et sur les différents groupes Facebook. Le plus souvent les colocataires veulent rencontrer en personne leurs futurs voisins de chambre. Pour ma part, j’avais une connaissance sur place, ce qui m’a bien aidée pour trouver un logement. J’ai quand même dû changer de logement en plein hiver parce que les propriétaires déménageaient ! Là en une semaine j’ai dû visiter plusieurs appartements où il y avait de la concurrence avec d’autres demandeurs.
Comment s’est passé ton premier cours ?
Durant le premier cours, j’étais dans l’observation. J’essayais d’identifier quels étaient les étudiants français et québécois. Il n’y avait pas la barrière de la langue (la langue maternelle au Québec est le français bien que tous les québécois sachent très bien parler anglais) ; néanmoins il a fallu que je m’adapte à leur accent et à leurs expressions ! Mais pour l’intégration, le fait de comprendre la langue est un grand avantage. C’est peut-être ce qui est le plus facile. Par contre, ce qui a été le plus difficile, c’est quand même de faire l’expérience de la solitude : quitter sa famille, ses ami(e)s, rompre avec ses habitudes, gérer ses affaires quotidiennes seule (trouver un logement dans un pays étranger, gérer son porte-monnaie…) et trouver un équilibre entre la vie en France qu’on met entre parenthèse et la vie dans un nouveau pays.
A l’UQAM, chaque enseignement a une durée moyenne de 30 heures, à raison d’une séance de 3 heures par semaine. Chaque étudiant prend généralement 4 à 5 cours par semestre. Les étudiants choisissent leurs enseignements à la carte. Ainsi, les étudiants de niveau différents peuvent se retrouver dans un même cours et le principe de classe (être avec les mêmes camarades toute l’année) n’existe pas. Ceci ne facilite pas les rencontres pour tisser des liens. A l’UQAM, beaucoup d’informations et de consignes sont données par l’ENT. Le Moodle est très utilisé. Chaque professeur y met plans de cours, bibliographie, mode d’évaluation et consignes. L’étudiant est fortement invité à le consulter très régulièrement. Il y a beaucoup de lectures, de travail personnel à fournir et de travaux à rendre pour chaque enseignement.
Les deux cours que j’ai le plus apprécié ont été les cours intitulés : « Sociologie des sociétés autochtones » et « Sociologie des rapports sociaux de sexe ». Le premier cours expliquait bien l’histoire du colonialisme au Canada et permettait de comprendre le contexte actuel. Le deuxième cours permettait de comprendre l’influence du féminisme et de ses mouvements sociaux au Québec.
Pourrais-tu nous décrire brièvement ton quotidien à l’Université du Québec à Montréal ?
L’UQAM est un campus distribué par blocs dans différents endroits de Montréal et notamment au centre-ville comme le département de sociologie. C’est un campus très vaste où on circule beaucoup et longtemps notamment dans les voies souterraines, l’hiver. On y accède par le métro. Il y a une station qui s’appelle Berri-UQAM.
Afin de les intégrer, l’UQAM sollicite les étudiants étrangers qui arrivent, en leur proposant diverses activités par le biais d’associations. Pour ma part, j’ai participé à trois évènements : je suis allée une journée à Québec, j’ai pu faire du chien de traineaux et voir un élevage de bisons.
Je n’ai pas pu aller à la journée d’intégration (qui consistait en une visite de l’UQAM) mais à la fin de l’année, un pot de départ a été organisé pour les étudiants étrangers.
J’ai rencontré d’autres étudiants français en mobilité à l’UQAM et avec lesquels je suis encore au contact, mais créer du lien avec des étudiants québécois est resté plus difficile.
Quelques photos souvenirs
Qu’est-ce que tu as envie de dire aux étudiant-es qui hésitent à partir ?
Etudier un an à l’étranger est un grand enrichissement personnel. Cela permet de se connaitre davantage, de voir quelles peuvent être ses limites. Cela permet aussi, bien entendu, de rencontrer de nouvelles cultures et de nouvelles personnes, des ambiances universitaires autres, des univers géographiques et climatiques dépaysants (l’hiver : ressenti – 36, des murs de neiges à 3 mètres de haut… ), des lieux culturels et urbains intéressants et animés (musées, street art, nombreux parcs où les gens se rassemblent l’hiver pour faire du patin à glace ou pour jouer au hockey et l’été pour pique-niquer). Il ne faut pas hésiter à étudier loin même si la démarche n’est pas facile et demande du courage !
Voici mon mail : maroussia.g@gmail.com